Le jeune Apprenti regarde la Grand Rue depuis le perron avec appréhension. En effet, malgré l'allure majestueuse de l'artère principale de la ville, baignée de la chaleur et de la lumière du soleil de midi, bordée de citronniers et d'oranger égayants le décor de leurs couleurs et gratifiants les passants de leurs ombres bienfaitrices, il y avait bien, dans son cas, de quoi être inquiet!
Comme toujours à cette heure de la journée, l'endroit était bondé. Les marchands ambulants abordant les chalands, les gens faisant leurs courses, les amoureux en balade, les vieux profitant de l'ombre des arbres, les patrouilles de gardes, les livreurs en retard, des étrangers en visite, les enfants qui jouent, les jardiniers entretenant les arbres et les plantes, toute une foule bigarrée qu'il va falloir traverser pour aller jusqu'aux entrepôts et revenir avec la commande du maître, le tout en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire s'il ne veut pas prendre encore une rouste pour avoir oublié la commande la veille.
Le jeune Apprenti soupire... Jamais il n'y arrivera...