La fin des corvées! C'était pas trop tôt, il commençait à se faire tard avec leurs bêtises. Ils étaient candidats quoi, pas lézards de feu! En plus, Soryana n'avait pas dénié honorer leurs rendez-vous. Madame avait entrainement! Madame ne pouvait pas la voir avant le diner! Non, mais comme si quand elles étaient candidates toutes les deux, elle avait choisi les moments où sa meilleure amie lui sautait dessus, ELLE - peut-être qu'elle était loin de s'en plaindre aussi mais quand même. Elle allait pas se mettre à faire comme S'ras et se prendre pour quelqu'un de super important maintenant qu'elle avait une dragonne. Elhiès aussi en aurait un, un jour... bientôt même! Puisqu'il y avait une couvée en ce moment. Et oui cette fois, c'était sûr qu'elle marquerait. Histoire, d'aller plus facilement lui hurler dessus dans ses baraquements. Ou mieux! Elle passerait tellement de temps à s'occuper de son dragon à elle, qu'elle lui montrerait qu'elle n'avait plus de temps pour elle, elle non plus.

Du coup, si on comptait les intendants qui lui avaient hurlé dessus toute la journée pendant ses corvées, c'était une mauvaise journée, voire une très mauvaise journée. Fallait qu'elle trouve très vite quelqu'un avec qui elle passerait une bonne soirée. Ce qui n'était pas si compliqué finalement. Une personne qu'on aimait bien, de bons sujets de conversations ou une activité pas prise de tête pour ne plus penser à ses problèmes ou tout simplement quelqu'un qui l'écoute un peu râler. Il y avait tellement d'options plus intéressantes qu'écouter Soryana raconter ses derniers exploits en tant qu'Aspirante. Et pire que tout s'extasier sur S'ras U.U

Elhiès avait donc rapidement quitté les deux gens des cavernes inférieures avec qui elle avait nettoyé la caverne principale toute l'après midi -on notera qu'avec tous les chevaliers et les cuisiniers qui n'arrêtaient pas de passer, c'était super pratique... comme si l'idée intelligente c'était pas plutôt de le faire de nuit- pour prendre la direction des Weyrs forestiers dans le dédale de galeries qui composait le Weyr. Elle avait vu le commandant d'escadrille de Telar arriver pour aller prendre un encas, donc elle savait au moins qu'il y avait une chance que la Dame Verte soit chez elle. Pendant quelques minutes, elle évita les différentes pierres sortant du sol, et les pans de mur effondrés sur son chemin, avec encore plus d'habileté que la plupart des pupilles du Weyr. Bah oui, à force d'exploration, elle les connaissait par cœur les pièges sur le chemin. Et contrairement à certains, elle n'était pas assez stupide pour s'éclater trente fois le pied sur la même pierre dans la même galerie pendant plusieurs révolutions.

Enfin, elle passa un dernier tournant et entra dans le Weyr, où la première chose qu'on ne pouvait manquer c'était la petite -tout est relatif, m'enfin- dragonne verte enroulée en boule au fond. Sans prêtée trop attention à la dragonne, Elhiès continua son chemin, sourire aux lèvres, vers le lit où elle savait presque avant même de l'avoir vue qu'elle pouvait trouver Telar.

« Hey, toi ! » lança la candidate avant de venir s'allonger elle aussi.

Bah elle était fatiguée aussi après tout. Elle ferma les yeux une seconde afin de profiter du repos qu'elle estimait avoir bien mérité après une telle journée pour ensuite se laisser rouler sur le coté pour discuter avec la Dame Verte.

« J'en ai trop marre! Je te jure si je marque pas je m'exile. Pas question que je me refasse le nettoyage de la caverne Principale. Surtout que les bruns s'amuse à repasser dès qu'ils peuvent, genre ils ont rien de mieux à faire quoi U.U 'Fin bref, vous avez eu une journée un peu plus intéressante vous? »

Elle râleuse? Si peu u.u.
Et puis, elle avait déjà appris à demander des nouvelles des dragons en même temps que de leurs chevaliers. Elle n'avait pas vérifié que la bête était réveillée, alors on allait pas la vexée toute suite U.U

Elle avait enfin atteint le Weyr de Telar et elle savait qu’elle n’avait pas besoin de faire de manière avant d’entrée. De toute façon, les grandes cavernes qui abritaient les chevaliers dragons n’étaient en général pas fermées, ou alors à peine séparées du reste des galeries par un rideau pour les plus pudiques dont Telar ne faisait assurément pas partie. On faisait mieux pour la protection de la vie privée mais en général, tous les habitants du Weyr acceptaient que les murs de un mètre d’épaisseur en pierre brute et les distances entre les différentes chambres assuraient déjà une certaine intimité.

« Coucou ! » entendit-elle de la bouche de Telar alors qu’elle se laissait tomber à côté d’elle.

Non le fait que son entrée soit un peu violente et envahissante ne l’avait pas effleurée –vous connaissez sa meilleure amie d’un autre coté ? Et elle n’avait pas non plus l’impression de déranger puisque la Dame Verte s’était collée contre elle dès qu’elle avait fini de choisir une position définitive.

Bien sur qu’elle avait commencé à râler dès son arrivée. Elle était d’humeur à en vouloir à la terre entière comme souvent. Et puis les gens avaient beau dire qu’elle était casse pied, elle se trouvait juste franche et c’était quand même plus facile à gérer que les gens qui vous sourit souvent sans en penser un mot. Fallait avoir envie de l’écouter de temps en temps pour vraiment la supporter et Elhiès était bien trop fière pour penser à changer ne serait-ce que ce trait de caractère si peu prononcé U.U.

« J’vais pas te redire que ça peut mettre du temps parce que tu vas encore me dire « JE LE SAIS » mais ça fait qu’une fois que tu essaies alors bon ! Pas la même de prendre des mesures drastiques tout de suite ! x) »
« J’ai pas envie d’essayer 40 fois tu noteras… En plus, je serais trop vieille si je ne le fais pas cette fois… » Puisqu’on ne pouvait pas être candidat indéfiniment non plus.
« Quant au reste, c’est pas parce qu’ils sont bruns mais juste parce que c’est des mecs ! Faut pas leur demander de penser quand même ! »
« Je leur demande pas de penser, je leur demande de faire gaffe où ils foutaient leurs bottes pleine de sable et de boue quand ils reviennent de la plage ou de l’aire de pâture. Je suis quelqu’un de très raisonnable tu sais… »

Mais si elle pouvait y croire ! La voix ironique d’Elhiès n’indiquait pas du tout qu’elle la première elle n’en croyait pas un mot d’ailleurs. Mais bon, le dernier cuisinier qui l’avait réprimandé avait dit qu’il avait encore de l’espoir, ca valait le coup d’encourager les gens de si bonne volonté –surtout des naïfs d’après la candidate mais bon. Enfin, ça ne servait à rien de dénigrer la gente masculine devant elle, puisqu’elle ne lui trouvait déjà rien d’attirant à la base. Telar pouvait être tranquille sur ce plan là. Il y avait que K’nen qui sortait du lot, m’enfin c’était l’exception qui confirmait la règle et puis c’est tout.

« Et on est tous passés par là, prends ton mal en patience car tu vas le faire un certain nombre de fois ! Enfin non, je sais, t’es pas patience donc dis-toi que tu vas continuer de râler ! Après tu nettoies le coin de ton dragon et c’est largement plus long et ch*ant ! x) »
« Tant que j’ai le droit de venir t’embêter pour râler. Et puis c’est pas pareil de nettoyer son coin à soit quand même… En fait peut-être mais t’as surement raison je râlerais quand même… un peu comme toi. » se moqua-t-elle par taquinerie.

Elhiès déposa ensuite un baiser sur la joue de son amie qui n’était qu’à quelques centimètres devant son visage, comme pour se faire pardonner sa boutade. Bien que si Telar répliquait, elle ne se démontrait pas loin de là. Les voisins de la Dame Verte devaient avoir l’habitude de quelques éclats de voix entre les deux jeunes femmes, mais bon, elle étaient probablment toutes les deux trop fatigués pour se lancer là dedans.

« Bah ça va ! Entrainements, entrainements quoi ! On a passé l’après-midi à faire des vols de reconnaissance, à travailler notre rapidité et ensuite on s’est payé un bon bain avant de revenir. ISSYATH est toute morte ! Regarde ! »

La candidate ria en entendant la dragonne se mettre à ronfler au parole de sa maîtresse. C’était connu que les dragons dormaient beaucoup, mais elle était toujours impressionner quand même. Enfin, ça laissait le temps aux chevaliers de vivre un peu leurs vies du coup. Parce qu’une fois réveillée, les créatures réclamaient un maximum d’attention et de soin. Elle était bien placée pour le savoir puisque c’était la place qu’elle visait.

« Et à part ça tu racontes quoi de beau ? Tu t’plais quand même ici ? »
« Oh le reste c’est comme d’hab. Je me suis baladée du côté de la pierre de l’étoile l’autre jour, mais tu serais au courant si j’avais vu quelque chose de spécial. Enfin j’irai plus souvent quand j’aurais un dragon parce que là c’est un peu galère. Puis le reste, les nouveaux arrivants pour l’éclosion sont assez sympas apparemment. En tout cas, j’en ai pas encore trouvé un sur lequel j’avais systématiquement envie de taper. »

Y avait plein de gens pour ça ici déjà. Et non, elle ne visait personne quoiqu’en ait pensé Shoneah. C’était le plus important en tout cas. Tant que les gens avec qui elle passait ses journées seraient sympas, elle survivrait. En râlant mais elle survivrait. Mais bon, elle ne savait pas si Telar avait vraiment eu le temps de rencontrer les gens dont elle lui parlait, sinon elle voulait toujours bien son avis. C’était instructif.

« T’as pas du avoir l’occasion de les voir beaucoup si ? »

« Ah ouais ! J’avais oublié que t’étais une vieille déjà toi ! »
« Tant mieux pour toi, on t’accuserait d’abuser des pupilles du Weyr sinon… » me moquais-je en tirant la langue à la Dame Verte.

Vieille… non mais n’importe quoi ! Je n’étais absolument pas vieille comparée à elle pour commencer, et puis ce n’était pas parce que je faisais partie des plus anciennes candidates –il devait bien en avoir qui avaient un ou deux mois de plus que moi de toutes façons, que c’était un défaut. Puisque moi j’allais finir par marquer de toute façon. Alors qu’il y en avait qui ne marquerait jamais. Non, je n’en doutais pas. Et si j’étais de mauvaise foi –la preuve que je le suis pas toujours- je pourrais dire que je n’en avais jamais doutais mais Telar avait été le seul témoin d’un de ces instants de déception et de doute alors je n’allais pas me cacher devant elle. On avait eu notre première rencontre et notre première engueulade à cause de ça après tout. Et le premier qui pense que ça ressemble fortement à un mantra pour garder le moral je le tue. ><

Enfin le plus important c’était que j’étais encore en pleine forme et j’avais la vie devant moi. Encore heureux vu que je n’étais qu’à la fin de mon adolescente après tout, débarrassée depuis à peine 4 ou 5 ans de tous mes parents adoptifs –un Weyr entier ça en fait des papas et des mamans hein xD. La preuve j’étais en train de soutenir à Telar que j’étais raisonnable. C’était que j’avais grandi un peu.

« Oh oui c’est sûr, c’est la première qualité que je te donnerais ! »

J’éclatai de rire en essayant de ne pas faire trop de bruit quand même. Pourquoi tout le monde me répondait ca ? Après tout, du moment que personne ne me lançait de défi débile comme aller courir sur les aires de pâtures pendant que les dragons se nourrissaient je ne faisais rien de dangereux. Bon d’accord j’avais vraiment un problème avec les défis U.U Mais les mecs avaient un problème de cerveau alors je compensais bien après tout.

« Hey ! Je ne râle pas je suis parfaite ! »

Je ne pouvais pas dire le contraire après le baiser « surprise » de mon amie. Je profitais de sa tendresse avant de lui demandais à leur tour comment elles allaient. C’était sur qu’ISSYATH avait l’air fatigué mais comme je n’étais pas au fait de leur entraînement. Et je voyais surtout de jeunes dragons en ce moment alors ils étaient souvent pour ne pas dire toujours en train de dormir. Mes yeux revinrent sur Telar avec douceur avant de poser mon bras autour de sa taille en caressant la peau de ses hanches à travers le tissu de ses vêtements. Je m’étais en fait parfaitement installée quand elle commença à me demander des nouvelles des cavernes inférieures.

« Wah !! Comment tu as fait ? Remarques tu dois avoir assez de dames ou chevaliers que tu n’aimes pas pour t’occuper et être tranquille pendant encore quelques révolutions ! »
« C’est même pas vrai. C’est pas moi en plus, c’est eux qui m’aiment pas parce que j’ai dû leur dire une fois qu’ils étaient pas si doués que ça. Faut pas me demander mon avis si on n’en veut pas non plus. Sauf avec S’ras mais il est telllllement parfait qu’il lui faut bien un peu de challenge. » dis-je avec emphase.

Du moins, c’était ce que me répétaient les aspirantes et les nanas des cavernes inférieures… et Soryana. Moi je le trouv ais juste insupportables et encore aux niveaux des candidats. Mais d’après les mêmes groupies je manquais d’objectivité à son égards – ou j’avais pas les hormones qui partaient dans tous les sens comme une verte devant un vol de bronze quoi UU.

« Pour ce qui est des fils, beaucoup commencent à être persuadé qu’ils vont tomber cette fois ci. C’est sûr ! Quant au reste c’est vrai que c’est ch*ant cette histoire de chemin vers les pierres des étoiles. Y’a le maitre harpiste qui en parle souvent. Moi je n’avais pas trop réalisé comme je suis toujours sur ISSYATH mais bon on va peut-être essayer de se motiver pour s’occuper de ça. Faut juste qu’on trouve des petites mains. »
« Bah si vous arrivez à caser ça entre deux de mes corvées je peux toujours donner un coup de main. »

C’était pas spécialement une bonne nouvelle mais j’étais quand même contente que les fils arrivent. Ca voulait aussi dire que les pontes seraient de plus en plus abondantes après tout. Et comme on avait déjà dit j’étais vieille UU

« Les candidats ? Non pas vraiment. Généralement je connais mieux les aspirants que les candidats. Enfin tu dois connaitre pas mal de monde et pas que les candidats comme tes deux amis sont aspirants bronzes et verts. Non ? »

J’hochais la tête à l’affirmative. Je ne connaissais pas énormément de chevaliers accomplis encore, un peu à cause de la différence d’âge mais parmi les aspirants et les candidats, je pensais connaître toutes les têtes ou presque. J’avais été élevée avec la plupart d’entre-eux après tout, et sinon j’étais déjà là quand les autres étaient arrivés.

« Oui, oui. Je garde surtout contact avec Soryana et K’nen mais tout le monde ne me snobbe pas encore. Sinon je leur rappelle que j’existe quand même. Et puis je rencontre souvent des nouvelles têtes assez facilement. Pas le temps de m’ennuyer. »

« Si tu crois que je t’ai attendu pour l’entendre celle-là ! xD Y’a même ISSYATH qui a appris le mot « Nympho » ! Bon elle sait pas ce que ça veut dire mais quand même ! »
« Ce qui me surprend le plus c’est que personne ne lui ai encore expliqué. Remarque pas sure que les autres dragons connaissent non plus… »

J’avais plus soufflé ma réponse qu’autre chose. Difficile d’en vouloir à la dragonne tout de même vu tout ce qu’on disait sur Telar et que je trouvais souvent stupide. Soit des vertes jalouses, soit des chevaliers qui s’étaient fait refoulé en général, et moi je me marrais toujours en passant à coté. Et très ouvertement. Pas que je tenais à ce que tout le monde connaisse la nature de mes relations avec la belle jeune femme mais je n’aimais pas du tout qu’on s’en prenne à mes amis en général. Je m’étais déjà attirée quelques foudres comme ça, mais c’était une question d’habitude.

Tandis que j’asticotais Telar comme je le faisais avec tout le monde, je rencontrais par des circonstances… pas du tout fortuites les lèvres de la Dame verte dont j’appréciais sans mal la douceur. Je me collais à elle sous son impulsion et soupirais de bien aise en sentant les caresses de la jeune femme sur ma nuque. Mes yeux se rivèrent sur la bouche pulpeuse de mon amante occasionnelle alors que la discussion se poursuivait toujours encadré par ce nuage de tendresse assez rare entre nous deux. Nos tempéraments s’y prêtaient assez mal en général, ça n’avait échappé à personne.

« Choupinounet fait battre beaucoup de cœur mais il est dommage qu’il sache pas faire fonctionner d’autres organes. Enfin on lui apprendra un jour à être un vrai mec tu sais ! Faut pas désespérer xD »
« Tant qu’il s’approche pas de moi avec ses autres organes… » dis-je avec un air dégouté.

Ce n’étais pas que j’avais eu une mauvaise expérience avec un homme ou que moi-même je sois hyper masculine et qu’on puisse se dire que mes chromosomes étaient mal foutus, mais je n’avais juste jamais eu envie du corps d’un homme. Et franchement, ça ne me manquait pas du tout et pour le coup, je n’étais pas DU TOUT curieuse. J’avais déjà vu mais surtout que ça s’approche pas de moi et je serai toujours aussi paisible –enfin aussi paisible que je puisse être. Ah ! Et qu’il s’approche pas de Soryana non plus tant qu’on y été.

Le fait que le chemin de l’étoile ne sois pas dégagé ne me concernait pas tellement. Enfin, plus exactement, je savais bien que dès que l’étoile rouge reviendrait entre les deux roches, j’étais plutôt bien placée pour être informée et c’était plus pour avoir une idée du temps qu’il restait que je montais là-haut toute seule de temps en temps. Mais j’étais plutôt d’accord avec les remarques du Maître Harpiste dont me parlait Telar dans l’absolu. C’est pourquoi je promettais mon aide si j’étais dispo au moment voulu. Sans être aussi bonne poire que d’autre candidat, je pouvais donner un coup de main de temps en temps.

« J’vais en parler à Damhàn. »

Je ne rajoutai rien, me contentant d’aller poser mes lèvres sur le cou de Telar pour titiller sa peau. Mon souffle remontant périodiquement le long de son cou puis redescendant jusqu’à sa clavicule alors que nous discutions à présent de mes connaissances dans le Weyr. Il était hors de question que tous mes amis me fuit après leur empreinte de toute façon ! Je n’étais pas non plus la meilleure amie de Soryana pour rien.

« De toute façon tu vas rapidement marquer donc ils auront encore moins de raison de t’oublier !! J’ai hâte de te voir voler histoire qu’on puisse aller se marrer toutes les deux ! Et puis je pourrais te filer des conseils ! Bon tu écoutes ou pas hein mais j’en ai pas mal pour faciliter la vie d’aspirant quand même ! »
J’éclatai de rire à la réflexion de Telar avant de répondre« Mais bien sur que je t’écouterai. Je suis une élève très assidue, en plus. Je ne peux pas tout connaître si j’ai jamais testé. Les seules personnes de qui je n’aime pas recevoir des leçons c’est ceux qui ne s’y connaissent pas plus que moi. »

Ce qui m’était souvent reproché. Ou plutôt la façon radicale que j’avais de leur dire. Moi, je trouvais cela tout à fait légitime pourtant, je m’improvisais pas Maître Harpiste même si je connaissais bien mes ballades après tout.
Je me redressais sur le lit et ma main qui caressait toujours les hanches de la verte, vint toucher sa joue et je l’embrassais avec tendresse et un peu plus de fougue que précédemment.

« En plus, je doute pas de tes qualités de prof... »

« Ou alors ils n’ont pas osé lui dire car elle est pas facile ISSYATH quand elle est contrariée et elle peut devenir très violente quand on s’attaque à moi. »

Je me contentais de sourire malicieusement à la réflexion de Telar, imaginant une ISSYATH furieuse en train de courser le pauvre dragon qui aurait tenté de lui expliqué ce qu’il se disait. C’était vrai que tous les dragons avaient tendance à surprotéger leur chevaliers ou du moins à faire payer très cher une injure si ce dernier ne les arrêter pas à temps. Ca avait déjà occasionné quelques accidents avec les seigneurs de Fort où les chevaliers devaient se rendre pour divers raisons depuis que j’étais petite. Je ne connaissais pas encore l’osmose qui unit un chevalier et son dragon donc je ne pouvais qu’imaginer comment cela me ferait d’avoir une sorte de grand frère/grande sœur pleine d’écailles et très protectrice sur le dos. Connaissant mon caractère pacifique, ça promettait en tout cas.

Comme d’habitude, les sujets de conversations défilaient et j’exposais mes contrariétés et mes avis sans trop me soucier d’être d’accord avec Telar ou non. Et pour une fois qu’on était d’accord sur presque tout, j’écoutais tranquillement son rire se répercuter sur les murs du Weyr après ma remarque sur S’ras. Sur ce moi j’étais très sérieuse mais bon… Telar elle aurait peut-être aimé qu’il s’approche d’elle après tout. Je n’en savais rien et honnêtement je m’en fichais un peu en fait. Entre ça et les problèmes d’accès à la pierre de l’étoile, je profitais de ma proximité avec Telar comme je pouvais. On n’allait pas se voiler la face, j’étais pas venu pour me coudre une robe non plus UU sans compter que le corps de mon amie était une véritable insulte à l’abstinence à lui tout seul.

Je m’approchais d’elle pour aller l’embrasser avec tendresse tandis que notre conversation qui me semblait maintenant un peu lointaine de nos préoccupations était partie sur le fait que j’aurais surement besoin de ses conseils une fois que j’aurais marqué. Je n’en doutais pas du tout. Comme je prenais les conseils de Shoneah sur le vol comme une future mais précieuse aide après tout. La seule tâche qui mettait les candidats véritablement en relation avec les dragons, c’était d’apporter l’huile aux aspirants lors de la croissance de ces derniers. Autant dire que je ne pensais pas être encore une experte, même si j’avais beaucoup aidé Shendra avec VARANTH. Ca ne restait pas pareil d’avoir son propre dragon je croyais volontiers ce que me disait Soryana à ce sujet. Bref… Comme pour tous les autres, je comptais bien écouter Telar jusqu’à ce qu’elle n’est plus rien à m’apprendre. Si je me montrais capable de la rattraper un jour en tout cas, et je comptais quand même dessus.

« Tant mieux…. »

A peine, avais-je eu le temps d’entendre sa réponse qu’à nouveau nos lèvres se rencontraient. Je sentis ensuite le poids de la jeune femme me faire rouler sur le matelas pour me retrouver sous elle, une position qui n’était pas désagréable non plus. Je la laissais défaire mes affaires d’une main experte tandis que j’en profitais de mon coté pour passer mes mains sous sa chemise et caresser son dos en remontant progressivement vers sa nuque, mes yeux plantés dans les siens.

« Mais je peux te donner des devoirs en attendant que tu passes aspirante si tu veux… »

Je sentis mon corps frémir à la fois sous le coup de la "menace" et des caresses. Elle se pencha et nous nous embrassions à nouveau avant que je ne souffle ma réponse.

« Je serais curieuse de savoir si je peux relever le défi… »

J’avais répondu d’une voix à la fois chaude et provocatrice avant de redresser ma tête pour venir butiner dans le cou de Telar, une main caressant la nuque de la jeune femme pour me permettre de mieux me maintenir. L’autre avait déjà redescendu le dos et j’en profitais pour m’attarder sur sa chute de rein. C’était une des seules choses pour lesquelles je n’avais bizarrement pas constamment envie de reprendre le dessus.

Mon histoire n’avait rien d’exceptionnelle pour une enfant du Weyr. Je ne savais pas précisément qui étaient mes parents et je ne m’en souciais à vrai dire que très peu. Je n’étais pas la fille d’une dorée c’était sur et finalement c’était la seule chose qui aurait pu compter en temps que pupille. Et après avoir été élevée dans les cavernes inférieures –et contrairement à ce que pensaient ceux qui arrivaient des Forts avec une centaine de papas et de mamans c’était juste de meilleures occasions pour trouver quelqu’un qui vous passerait tout- j’étais devenu candidate. Ca n’était pas le cas de tout le monde certes mais fallait quand même bien avouer que les dragons de quête n’avaient pas à aller nous chercher bien loin. La suite "logique" de ma vie si beaucoup de chevaliers et de dames me l’avaient déjà raconté, je la prenais quand même comme un défi. Comme le dise certain c’est ma manière d’avancer. Comme ma relation avec Telar qui pouvait résulter en une dispute à faire trembler les murs des vertes ou en une étreinte passionnelle comme ce que je prenais un malin plaisir à provoquer maintenant. Il faut dire qu’avec deux tempéraments extrêmes comme les nôtres, on savait comment se chercher et faire partir l’autre au quart de tour peu importait la situation même si je n’en étais encore qu’à demi-consciente.

Je savais faire la fière et jouer à l’élève de mauvaise foi quand le professeur ne me plaisait pas, mais à l’inverse je savais en effet très bien quand je devais me taire et écouter. Prétentieuse ? Non j’étais juste sure de moi et de mes capacités. C’est aussi pour ca que les remarques de Telar ne me faisait peur, ni à propos des dragons –que j’avais en effet un peu oublié là- ni pour le reste.

« On va voir cela tout de suite… »

Je souris et gémit légèrement quand elle me mordit la lèvre. J’ouvrais les yeux sur le corps de mon ainée tout en l’aidant à retirer mes vêtements. Nous étions toutes les deux à demi-nue sentant le désir nous électriser. Tandis qu’elle reposait son corps contre ma peau je passais les bras autour de son cou pour la serrer un peu plus contre moi. J’étais avide de ses caresses et le compas de mes jambes s’ouvrait tout seul pour lui offrir un passage plus facile. Mes mains étaient descendues le long de son cou puis de ses épaules, pour venir caresser ses bras et sa poitrine. Caressant sa peau, je fus presque surprise quand d’un coup mes lèvres ne rencontrèrent plus les siennes. Elle était là à quelques centimètres au dessus de moi, fière d’être l’adulte qui enlevait à l’enfant le nouveau jouet qu’on venait de lui offrir. En tout cas, c’était l’impression que cela me donnait et jamais de ma vie je n’avais apprécié qu’on me retire quelque chose que je méritais. Je la regardais pleine de désir et de revanche, un sourire mutin sur le visage. Je profitais encore quelques secondes des caresses de sa main avant d’agripper son bras et d’un coup de hanche la faire rouler sous moi.

Laissant assez d’espace pour ne pas lui faire mal à la main, je me penchais vers elle pour l’embrasser tout en caressant sa poitrine. Je profitais de ce baiser tant que j’avais le pouvoir, avant que mes lèvres ne descendent dans le cou puis très lentement vers la poitrine de la Dame verte. Ma main elle caressait le ventre puis descendit en dessinant chaque courbe du corps qui s’offrait à moi. Oui, moi aussi j’avais décidé de la faire languir. Une petite revanche seulement visant à satisfaire mon besoin de compétition qu’elle avait cherché à attiser quelques secondes plus tôt. C’était de bonne guerre après tout. Une fois arrivée au niveau du dernier rempart de tissu, je commençais à la caresser tout en remontant de temps en temps vers sa poitrine ou ma bouche jouait toujours. Des allers et retours qui n’avaient pour but que de faire durée notre étreinte. Je finissais enfin par doucement faire glisser les sous-vêtements de Telar le long de ses jambes puis les miens pour sentir son corps, encore un peu plus proche du mien.