Et si le passé se mêlait au présent...

Une douce matinée
_________au Fort d'Ista.
. ET LA FOLIE DES SOUVENIRS

Et que se passait-il au fort d’Ista pour la petite apprentie tisserande aux cheveux flamboyants ? Pas grand-chose à vrai dire. J’avais ma matinée comme j’avais terminé les broderies que la robe de la femme du Seigneur la veille au soir en faisant quelques heures en plus car mes parents rentraient toujours très tard aussi je ne courrais pas pour me mettre à table. Ce matin-là ma mère m’avait annoncé qu’elle n’aurait pas le temps de faire les courses aussi j’avais noté dans un coin de ma tête ce que je devais acheter, avait pris de quoi monnayer ce que je voulais acheter comme elle avait amené des plantes qu’elle avait promis à la marchande de légumes du marché justement et quelques marks pour le poisson. Avant de sortir de ma maison, je prie le temps de passer un foulard en soie doré que j’attachais dans ma nuque pour laisser ensuite le reste virevolté dans le vent. Habillée d’une belle robe de la même couleur, je me regardais dans une glace avec plaisir car j’aimais être parfaite et je passais la main dans mon épaisse chevelure rouge. Fin prête je récupérais mon panier en osier et je partais en direction du marché.

Je saluais les gens que je connaissais depuis longtemps d’un léger sourire sans pour autant m’arrêter pour discuter car ma mère avait largement assez de parlotte pour tout le monde. De toute façon ils étaient tous au courant de tout ce qui se passait dans ma vie donc autant continuer. D’un pas léger et gracieux je m’arrêtais enfin devant les étales en regardant avec gourmandise tout ce qui s’y trouvait. Le pain sentait tellement bon que cela me donnait faim et je ne pus m’empêcher de fouiller pour trouver quelques marks dans ma besace en cuir pour pouvoir me payer un morceau de gateau. Rien de tel pour bien commencer la journée. Mon panier passé à mon bras, je mangeais tout en continuant mon tour et en faisant toujours exactement les mêmes phrases. ▪▪▪ Oui maman va bien ! Papa ? Oh oui il est très occupé comme toujours ! Vous savez ce que c’est ! Moi ? Ça se passe très bien. ▪▪▪ Toujours le même ton aussi car c’était plus une façade qu’autre chose et je restais bien DERRIERE les établis comme je ne supportais pas les marques d’affection des gens que je ne connaissais pas vraiment. Déjà mes proches ne me prenaient pas toujours dans leur bras car ce n’était pas ce que je préférais alors les marchands… Il ne fallait pas rêver.

Échappant de justesse à une ancienne qui me tirait toujours les joues quand elle me voyait et qui me disait que je ressemblais beaucoup à ma mère -mère adoptive donc la ressemblance gestuelle certes mais physique peut-être pas- j’allais faire mes courses chez la marchande de légumes avant de passer chez le poissonnier mais je me souvins au même instant que je devais aussi me rendre chez le tanneur comme j’avais mis dans le fond du panier -la veille- ce que je lui avais promis en échange de la veste de S’ras pour son anniversaire. Je me dirigeais donc là-bas car le poisson pouvait bien attendre et je préférais le garder frais. Restant à l’extérieur de l’atelier car je tenais à mon cœur et surtout à mon estomac, je fis signe au compagnon qui se trouvait à l’intérieur et qui me fit signe d’attendre. Gardant mon panier à bout de bras en le balançant un peu je restais donc un moment seule à chantonner la dernière balade que j’avais appris. Au bout de quelques minutes il arriva et je lui tendis le joli manteau beige entièrement brodée que j’avais fait pour lui comme il désirait faire un cadeau à sa femme. Ayant peur de le tâcher il me fit le retourner dans tous les sens pour le regarder et il était très content. Tellement content qu’il me promit de me donner aussi quelques petites choses qu’il était en train de faire et je récupérais une bague en cuir travaillé et gravé délicatement et un bracelet. Heureuse je le remerciais avant de revenir sur le marché. Alors j’avais dit… Poisson ! Contemplant ma belle bague je me dirigeais par là.

**♣ Date de naissance :** 12.01.1238

~ Au même moment au Weyr d’Ista~

~ Tout se devait d’être parfait, aujourd’hui, je representais le Weyr d’Ista et J’rez avait été assez clair sur ce sujet. Aussi, j’étais levé depuis des heures déjà et FEYTH avait été sablé et huilé assez fort pour qu’il semble briller de mille feux au moindre rayon de soleil se posant sur lui ~Je suis impeccable. ~ Tu vas faire des ravages! ~ Nous. ~ Nous n’allons pas au Fort pour ça, n’oublie pas. ~ Je sais, je suis prêt. ~ Je le sais. ~ Oh, oui, je savais qu’il était prêts. Nous ne rentrerions pas bredouille, c’était une certitude. Concernant les éventuels ravages que nous ferions, j’en doutais quelque peu. Si ici au Weyr, le bronze de sa robe était du plus bel effet, tout comme mon uniforme neuf et parfaitement mis, au Fort c’était une toute autre histoire … Voir un bronze de plus de onze mètres voler assez bas pour pouvoir observer les adolescents n’était pas une chose que les gens appréciaient. Je pouvais le comprendre. Non, en réalité je devais le comprendre mieux que personne. Au Fort, certains s’attendaient à ce que je ne fasse jamais ça mais il en était ainsi, FEYTH pouvait détecter le potentiel des futurs candidats et je me devais de partir en quête. Pour être totalement franc, je ressentais tout au fond de moi une certaine angoisse mêlée à de la curiosité et de l’impatience. J’avais foi en FEYTH et je savais qu’il me confierait son ressenti s’il croisait la moindre personne avec des capacités acceptables pour devenir candidats à Ista. J’étais impatient de faire mes preuves, impatient de montrer à J’rez que j’avais été un éléve assidu et impatient de montrer aux chef du Weyr que les leçons sur les représentations du Weyr à l’extérieur n’avaient pas été vaines. J’étais prêt. Mon uniforme était parfait, mes gants correctement mis… je grimpais au cou de FEYTH dont l’énorme tête triangulaire m’observait d’un regard orangé qui en disait long. Nous prenions notre envol pour rejoindre rapidement J’rez et deux autres aspirants bleus. ~

Je vous préviens, le moindre faux-pas, la moindre connerie et je vous colle pendant six septaines aux latrines. S’rion et T’gar, vous volerez en escadrille serrée au premier niveau, S’ras tu seras au-dessus. Je veux pas voir du n’importe quoi et pas de mouvements brusques dans l’enceinte du Fort. On est plus en entraînement, là, alors on écoute son dragon et on garde une communication permanente. Compris ?

~ Ben il parlait pas une autre langue alors, forcément, j’avais compris, mais le grognement de JEKIANTH nous prouvait par A + B qu’il voulait une réponse claire. Dailleurs, c’est en chœur que nous avions tous répondu, tout comme nos dragons répondaient à l’appel du brun de J’rez. ~

Compris, Maître J’rez.

~ Personne n’attendait de nous que nous ramenions au Weyr quatre candidats … pas même un en réalité.. Seul J’rez devait l’espérer et nous, bien sûr, car même si ce n’était qu’un entraînement pour nos futures quêtes, il n’en restait pas moins que c’était une occasion en or de prouver que nous étions prêtd. Alors, forcément, quand le signe du départ fut donné, nos dragons répondirent au doigt et à l’œil. ~

Nous nous rendons au Fort d’Ista le plus proche et connu de deux d’entre vous, nous survolerons d’abord le marché à cette heure-ci, nous devrions avoir du monde.

*~ Une autre escadrille avait été envoyée à Ista mais les aspirants prenaient toujours ce chemin, des terres connues non loin histoire de sillonner le territoire de façon précise. La couvée comportait un œuf de dorée et la quête était importante et ici tout le monde le savait. ~ JEKIANTH est confiant, son chevalier dit que c’est une bonne journée pour réussir.~ Je le sens comme ça aussi. Previens-moi au moindre signe. ~ Bien sûr mais attends au moins que nous soyons au Fort. ~ Nous y arrivons … je reconnaîtrais ces terres entre mille, mon père doit travailler à cette heure-là. ~ Ce n’est pas notre chemin. ~ Non, mais, crois-moi, il va avoir vent de notre présence au Fort, tu ne passes pas inaperçu. ~ Le marché est en vue, J’rez demande notre attention la plus compléte. ~ Elle est toute à lui. ~ Oui, je ne laisserais pas des pensées nostalgiques s’immiscer dans ma quête. Notre devoir était de détecter les futurs candidats, pas de dire bonjour à d’anciens camarades ou à ma famille … Je connaissais mes responsabilités. ~

▪▪▪ Oui maman va bien ! Papa ? Oh oui il est très occupé comme toujours ! Vous savez ce que c’est ! Moi ? Ça se passe très bien. ▪▪▪ Et c’était reparti ! Je connaissais cette phrase par cœur depuis le temps que je la disais. Et le pire était que j’y allais une fois voir deux fois par semaine au marché donc je disais toujours et encore la même chose sans jamais changer ma voix. Le poissonnier me posa ensuite des questions sur ce que je faisais en ce moment et me demanda de passer le bonjour à Polraya. C’était bientôt l’anniversaire de mariage de sa femme et lui aussi il se devait se passer pour voir ce qu’on pourrait bien faire sinon il allait « se faire écharper par bobonne ». Cette phrase m’amusa et j’affichais un petit sourire en regardant l’homme en le rassurant que le fait que s’il venait CETTE semaine on serait surement capable de l’aider dans ce qu’il voulait faire. Je lui donnais quelques marks pour lui payer ce que je comptais prendre avant de mettre mes poissons dans le panier en osier, sous les légumes. Une fois tout cela fait je regardais de nouveau les étalages avant qu’un vent ne vienne soudainement balayer la place du marché. J’en fus surprise car ce n’était pas la simple brise qu’apportait la mer aussi je cherchais la cause de ce soudain changement et surtout de la crispation de certaines personnes autour de moi avant de voir une immense ombre sur le sol…

Mon premier mouvement fut de lever les yeux car je savais que c’était des dragons. Plusieurs étaient en train de passer au-dessus de nous aussi des gens restèrent bouche bée alors que d’autres n’allaient se cacher rapidement de leur regard comme s’ils allaient leur faire du mal. Certains pestaient à ma droite alors que les dragons ne faisaient que nous survoler. Rien de plus… Cela me fit souvenir de la conversation que j’avais eu quelque jours plus tôt avec un chevalier brun : S’rano. Si je me souvenais bien de ce qu’il m’avait dit il y avait une dragonne dorée qui avait pondu aussi il avait besoin de trouver des gens pour aller avec les dragons. Je n’y connaissais pas grand-chose même si j’avais deux amis dans le Weyr mais je savais que la présence des dragons nous signalait que nous allions perdre des jeunes du Fort. Et c’était pour cela que les parents étaient en train de cacher leurs enfants ou bien de faire des signes moyennement élégants. Les dragons disparurent avant de repasser de nouveau. Fascinée par ce spectacle je regardais toujours les dragons qui passaient en regardant les bronzes et les vertes en me disant que peut être que S’ras ou bien Shoneah seraient présents. Surtout mon ami… Mais j’étais bien incapable de savoir à quoi ressemblait son dragon en fait même si je me souvenais de son nom car S’ras m’en avait parlé dans toutes les missives qu’il m’avait envoyé : FEYTH. Je le murmurais doucement comme si cela pouvait le faire venir mais c'était chimérique...

Le vent se leva de nouveau et mes cheveux s’envolèrent avec un bout de mon foulard. Heureusement que j’avais attaché mon étoffe. Mais mes cheveux étaient en train de faire des folies sans que je ne puisse rien contrôler. Je passais la main dedans alors que j’avais fermé mes yeux pour ne pas me faire aveugler par ma tignasse et un long grondement de dragon me fit frémir. Je n’avais que rarement entendu cela à part quand un chevalier décidait de faire peur aux gens qui se trouvaient dans le fort. Je relevais donc mes yeux azurs vers le haut avant de voir un gros dragon qui volait au-dessus de moi. Frissonnant je me reculais en me rendant compte que je n’étais plus que la seule personne au beau milieu de la place du marché. Je ne savais pas ce qui se passait comme je n’avais jamais vraiment été présente pendant une quête. Même pour celle qui m’avait ôté mon petit ami je n’avais rien eu le temps de voir et j’avais appris après coup. Une coïncidence qui me faisait penser que je préférais cela car je n’aurais pas aimé ressentir cela à chaque fois. Je n’avais pas vraiment peur mais je ne pouvais pas dire que j’étais rassurée car un dragon restait un gros animal. Serrant mon panier contre moi et gardant mes cheveux coincés le long de ma poitrine, je continuais d’observer l’immense dragon. Je n’aimais pas ne pas comprendre ce qui se passait et pourtant, là, j’étais totalement dépassée…

**♣ Date de naissance :** 12.01.1238

~ Comme je m’y attendais, il y avait du monde sur la place du marché. Mais à notre premier passage, les réactions furent telles que je les avais également imaginées, les gens rentraient chez eux en emmenant tous les enfants qui avaient l’âge de devenir candidats. Lors de la quête qui m’avait ramené, ça ne s’était pas tout à fait passé pareil, tout simplement parce que le chevalier bleu qui nous avait trouvés, Lessar et moi, survolait les terres de mon père où nous travaillions. J’allais presque me perdre dans mes souvenirs si FEYTH ne m’avait pas “réveillé” en m’annonçant. ~ JEKIANTH veut que nous volions plus haut pour le second passage. ~ Nous avons déjà effrayé tout le monde … mais allons-y. Tu as ressenti quelque chose ? ~ Je crois que oui mais c’est un profond sentiment de peur mélangé à du dégoût qui a primé … le second passage sera utile. ~ Prends ton temps, J’rez dit qu’il est normal d’hésiter la première fois … et puis je ne suis moi-même pas certain de ce que je ressens. ~ Nous le trouverons. ~ Je n’en doutais pas, mais comment savoir la toute première fois la façon dont nous pouvions désigner le potentiel d’un candidat … Devais-je le sentir moi aussi ?Auquel cas, ce n’était pas pour ce premier passage où mes sentiments étaient bien trop confus entre mes souvenirs et les émotions que je pouvais ressentir venant des gens du Fort. Nous faisions peur, c’était la raison pour laquelle J’rez m’avait demandé de m’élever d’avantage, pour que FEYTH paraisse moins impossant, moins … dangereux sans doute. Au second passage, il n’y avait presque plus personne sur la place, les divers marchands se cachaient derrière leurs étales et les marchandages étaient clos. Une fois partis, la vie reprendrait sans doute son cours en y ajoutant des réflexions à notre encontre mais, pour le moment, ce n’est pas à ça que je pensais. FEYTH pensait avoir ressenti quelque chose et je lui faisais entièrement confiance alors mon regard été fixé sur cette place alors que mon esprit était en totale symbiose avec celui de mon bronze. Une silhouette … Une chevelure flamboyante … un sentiment étrange … un souvenir … une émotion qui n’était pas sans m’en rappeler une autre. Je devais me tromber pourtant FEYTH aussi le sentait. ~ Sur cette place, les autres sont d’accord. ~ Je le ressens aussi … c’est …étrange … ~ Pourquoi aurais-je le sentiment d’avoir déjà éprouvé cette sensation? C’était ma première quête … Ma première recherche … comment aurais-je pu découvrir pareille sensation auparavant? ~ J’rez veut que nous nous posions pour que vous puissiez aller voir de plus près. Il a vu une aire d’atterissage un peu en retrait de cette place. ~ Oui, nous aurons l’ocassion de mieux voir les potentiels candidats ... Je co ... ~ Mais FEYTH grogna ce qui me surprit. Je vis le regard de J’rez sur moi, les sourcils froncés. ~

Qu’y a-t-il ???? ~ Un candidat, j’en suis sûr ! ~ Je te crois, calme-toi … ~ JEKIANTH veut que je prenne de la hauteur et que nous allions nous poser… ~ Allons-y.

~ Nous quittions donc la place du marché pour nous poser un peu plus loin … où j’allais recevoir une bonne soufflante pour ne pas avoir empéché FEYTH de grogner.~

Le grondement du dragon m’avait fait trembler quelques instants avant qu’il ne semble prendre de nouveau de la hauteur et partir un peu plus loin pour… Se poser ? J’avais l’impression de le voir descendre mais je n’étais pas assez grande pour voir exactement ce qui était en train de se passer. Sans m’en rendre compte je m’étais tellement concentrée sur les dragons que j’en avais oublié de regarder autour de moi et la première pensée qui traversa mon esprit fut de me dire que j’avais bien fait de faire mes courses tout de suite car j’aurais bien été embêtée maintenant et mes parents n’auraient pas pu faire ce qu’ils désiraient à manger ce soir. Oui l’esprit était vraiment capable de se raccrocher à des trucs primaires quand il était soumis à quelques émotions. En attendant c’était le désert sur la place du marché. Quelques personnes pointaient de nouveau leur nez en se disant que les dragons étaient partis aussi je gardais pour moi le fait qu’ils ne s’étaient surement que posés plus loin. De toute façon il était clair que s’ils étaient là pour une quête on allait encore les voir quelques temps. Peut-être avaient-ils été voir notre seigneur ?

En tout cas je n’avais plus rien à faire sur la place du marché aussi j’allais partir quand je remarquais la vieille marchande de confitures qui avait eu une partie de ses pots renversés par la bousculade. Il n’y avait plus assez de personne pour venir l’aider aussi je posais mon panier par terre et je me penchais pour l’aider. ▪▪▪ Je vais le faire Magnalita, reposez-vous. Vous avez eu bien assez d’émotions. ▪▪▪ La vieille dame m’adressa un grand sourire et alla s’asseoir sur un banc en pierre pour souffler. Elle regarda aussi le ciel et je ne savais pas ce qui se passait dans sa tête mais j’aurais aimé car je ne voyais pas forcément de méchanceté dans son regard contrairement aux regards de la cinquantaine de personnes qui avaient été avec moi quelques instants plus tôt. D’ailleurs quelques marchands revenaient pour finir de ranger leurs affaires et invectivaient les chevaliers en levant des poings vers le ciel mais la vieille dame restait sourde à tout cela et je levais aussi le nez, par automatisme mais il n’y avait plus rien.

▪▪▪ Maintenant que les révolutions qu’ils me restent à vivre se comptent sur les doigts d’une seule main, j’ai peur pour vous, mes enfants. ▪▪▪ Il ne faut pas. ▪▪▪ En quoi crois-tu ? ▪▪▪ En la vie. Le reste n’est qu’une cause de guerre entre les hommes. ▪▪▪ Tu as bien grandi Liloù. ▪▪▪ Je lui adressais un petit sourire avant de continuer mon rangement pour mettre tous ses pots dans ses paniers puis ensuite dans son petit atelier. Il n’y avait pas grand-chose à ranger mais ce serait fait comme cela et elle serait moins fatiguée. Au bout de quelques minutes, alors que je rangeais le dernier panier, j’entendis une sorte de murmure traverser le fort. Magnalita s’était redressée et rentrait rapidement dans son atelier en me faisant signe de la suivre mais j’étais curieuse, extrêmement curieuse aussi je récupérais mes mains quand elle les prit entre les siennes -je n’aimais pas que d’autres personnes que les miens me touchent- et m’avançais pour voir ce qui était en train d’arriver. Je ne voyais pas pourquoi j’aurais peur de quoi que ce soit voir qui que ce soit dans les murs de mon propre fort et si c’était les chevaliers, je n’avais jamais eu peur d’eux alors cela n’allait pas commencer aujourd’hui.

Récupérant mon panier que j’avais posé quelques instants plus tôt je restais sourde aux murmures de certaines personnes pour que je disparaisse et fronçais les sourcils en voyant certains hommes se préparer à jouer les gros bras. Tout cela était totalement ridicule. Enfin... Je rejetais la lourde masse flamme de mes cheveux en arrière quand mon regard azur croisa soudainement celui de chevaliers….

**♣ Date de naissance :** 12.01.1238

~ Et ce fut belle et bien le cas… à peine FEYTH avait il posé une patte sur le sol que J’rez nous sautaient dessus pour nous dire tout le « bien » qu’il pensait de notre maîtrise de nous même. J’avais été surpris… surpris que FEYTH grogne pour me prévenir de sa découverte, surpris d’avoir moi-même été pris d’un sentiment que j’avais déjà éprouvé sans retrouver le moment exact. Après une bonne soufflante le maître aspirant nous indiqua qu’en réalité unetelle réaction n’avait rien de surprenant la première fois. Le dialogue s’instaura par la suite entre nous autres aspirant et J’rez. FEYTH n’avait pas été le seul à ressentir du potentiel chez une personne qui se trouvait sur la place du marché aussi nous prîmes logiquement le chemin y menant pour trouver cette personne. ~ Il faut faire confiance à notre instinct me dit JEKIANTH. ~ Facile à dire il n’est même pas dragon de quête… ~ Son chevalier à entrainer beaucoup d’aspirants… ~ Je sais mais ce n’est pas si simple que ça. ~ ca viendra avec l’entrainement ~ Oui sans doute, en attendant il faut retrouver notre candidat potentiel. Plus on s’éloigne de vous, plus on se rapproche de lui… tu le ressens encore ? ~ Oui. ~

FEYTH dit que nous sommes sur la bonne route, vous le ressentez aussi ? ~ Communiquons au travers de nos dragons, parler quête et futurs candidats au Fort ne nous attirerais que plus d’ennuis encore. ~ Ils savent qu’il y a eu une ponte au Weyr et avec toutes les escadrilles qui passent au dessus du Fort…. ~ Oui, donc c’est bien ce que je disais inutile d’en ajouter une couche, après le croisement à droite on devrait y être.

~ Inutile de répondre quoi que ce soit, bien sur qu’on y arrivait, j’avais fait tellement de fois ce trajet quand j’étais plus jeune… Nous arrivions bien sur la place ou nous allions en effet être accueillis comme on accueille la pire maladie de Pern… Certains hommes, les plus costauds remontaient déjà leurs manches, fin prêt à se battre avec nous… J’rez nous communiquez un message sans appel, nous n’étions pas là pour nous battre aussi nous ne devions montrer aucune hostilité. A dire vrai je n’en avait pas du tout l’intention, surtout que quelques visages ne m’étaient pas inconnus… D’ailleurs mon regard croisa celui d’une personne que je connaissais bien, très bien même. Je ne l’avais pas revu depuis mon entrée au Weyr et je n’imaginais pas une seule seconde la croisé ici même. Je demandais l’accord d’aborder la conversation avec elle pour deux simples raisons, la première était que je la connaissais et la seconde était le ressentiment que j’avais en m’approchant d’elle plus près encore. Serais ce seulement possible ??

Bonjour Liloù… Comment vas-tu ? Je tenais à m’excuser du vent de panique que j’ai pu créer avec FEYTH mais je crois que tu n’y es pas étrangère…

~ Du moins c’est ce que je ressentais et mes camarades souriaient aux aussi… Je me demandais encore comment aborder le sujet, mais aussi comment éviter que toute la place du marché ne nous saute dessus, aussi avais je commencer par m’excuser. ~

Je me demandais si je n’étais pas en train d’halluciner mais non, j’étais une jeune femme assez posée pour savoir que c’était bien mon ami qui venait d’arriver sur la place du marché avec d’autres chevaliers ou bien aspirants. Je devais avouer que je ne savais guère faire la différence entre les deux aussi, pour l’instant, je savais juste que j’avais des monteurs de dragon en face de moi. Mais pour être honnête -ce que j’étais toujours- mon regard était surtout posé sur mon ami que je voyais pour la première fois depuis son départ pour le Weyr. Et encore… Je n’avais pas été présente ce jour-là aussi je réalisais que la dernière fois que je l’avais vu, nous étions ensemble. Cela me fit une petite douleur au cœur mais j’étais passée sur cette histoire et j’avais accepté de lui reparler donc ce n’était pas pour soudainement faire demi-tour et rentrer chez moi. Ce que je pouvais être bête… Il était clair qu’écrire était une chose mais se retrouver face à face en était une autre. J’aurais aimé être totalement capable de cacher tout ce qui se passait dans ma tête mais, si j’étais capable de cacher pas mal de sentiments, mes joues avaient toujours tendance à prendre une légère couleur rosée quand je ressentais un sentiment fort aussi je fis comme je le faisais toujours quand je n’étais pas à mon aise, je passais les mains dans les boucles de mes longs cheveux pour les remettre correctement. Cela me détendit tout de suite…

Symeras s’approcha de moi aussi je lui adressais un doux sourire comme je lui en avais toujours adressé mais je ne fis aucun pas vers lui. C’était ce genre de petites choses qui me permettaient de reprendre de la distance par rapport à ce que je ressentais et il était très bien placé pour savoir que j’avais besoin de mon mètre de bien être pour être à l’aise. Même s’il faisait partie des 3 personnes qui pouvaient normalement le franchir. ▪▪▪ Bonjour Liloù… ▪▪▪ Bonjour Symeras. ▪▪▪ Je fis une pause en portant mon index à mes lèvres comme je le faisais quand je me trompais et regardais de nouveau intensément mon ami. ▪▪▪ S’ras. Ce n’est pas encore naturel pour moi. ▪▪▪ Je ne m’excusais pas mais je montrais que je respectais au moins ce qu’il était devenu même si, pour moi, il serait toujours Symeras. J’adressais un sourire aux hommes qui nous regardaient avec méfiance pour leur faire signe que tout allait bien. Un de mes doux et profondément tendres sourires comme je savais les faire et me valais souvent l’adoration de beaucoup. ▪▪▪ Comment vas-tu ? ▪▪▪ Je vais bien merci. Et toi ? ▪▪▪ Simple échange de courtoisie, c’était facile pour moi.

Par contre, je ne savais pas pourquoi tout le monde me regardait aussi je jetais un rapide coup d’œil aux autres chevaliers qui semblaient attendre quelque chose. Attendaient-ils Symeras qui était venu me dire bonjour ? Etonnamment, je n’y croyais pas vraiment mais je n’étais pas devin non plus, je me demandais juste ce qui était si important pour qu’ils attendent qu’il me parle et je reportais mon attention sur mon ami. ▪▪▪ Je tenais à m’excuser du vent de panique que j’ai pu créer avec FEYTH mais je crois que tu n’y es pas étrangère… ▪▪▪ Je ne l’excuserais pas non plus pour cela car je trouvais qu’il aurait fallu, en effet, faire attention et, si cela ne m’avait pas dérangé moi, cela avait gêné les autres donc je ne pouvais pas le pardonner à leur place -CQFD- donc je me concentrais sur la dernière partie de sa phrase. ▪▪▪ Pourrais-tu expliciter ta pensée car j’ai beau être une jeune femme dotée d’un très bon sens de l’observation -comme tu le sais- je ne lis pas dans les pensées et je dois avouer que je suis curieuse de savoir pourquoi, apparemment, je serais la cause de tout ceci. ▪▪▪ Mon ton était toujours aussi doux que d’habitude mais, honnête comme je l’étais toujours, je ne cherchais à faire des détours sur ce que je pensais et sur le questionnement qui était venu à mon esprit.

**♣ Date de naissance :** 12.01.1238

~ J’avais plusieurs fois réfléchi aux paroles que je pourrais dire lorsque je croiserai Liloù mais jamais je n’avais penser une seule seconde la voir durant ma toute première quête et surtout ressentir en elle le potentiel que je ressentais actuellement… Même FEYTH restait silencieux face à mes étranges pensées… Je savais pertinemment avoir fait une erreur en ne lui disant qu’une fois arrivé au Weyr que j’avais été choisi, elle était ma petite amie et méritait bien plus qu’une simple lettre. J’avais été indélicat et même pire et j’en étais conscient mais voilà deux ans maintenant que cela s’était passé et même s’il y avait eu un blanc, somme toute parfaitement normale entre nos envois de lettre, depuis nous communiquions régulièrement et j’étais toujours très heureux de recevoir de ces nouvelles au Weyr, tout comme j’avais bien reçu son présent que je portais aujourd’hui d’ailleurs. De toute façon tout ce que j’avais pu imaginer s’en allait en fumée puisqu’elle était là, face à moi, ses yeux magnifique, ses longs cheveux flamboyants, ses fines lèvres d’une douceur que je ne connaissais que trop bien son ~ Et tu m’empêche un vol nuptial… ~ C’est différent ! Et Liloù c’était avant toi… ~ Je ne suis pas jaloux ~ Tu es toujours jaloux… ~ Et s’était vrai, FEYTH aimait que je m’occupe de lui, il aimait me savoir non loin mais ça ne me dérangeait pas, je ne me sentais que plus complet en sa présence. Mais l’heure n’était pas à ce genre de considération puisque Liloù me saluait à son tour. ~

Bonjour Symeras.

~ Sans même regarder mes camarades je savais que T’gar grimaçait, il n’appréciait que peu les habitants du Fort, ayant lui-même toujours vécu au Weyr, et le rappel et mon ancien prénom aussi connue par la demoiselle devait ne pas lui être très agréable. Mais je ne pouvais pas en vouloir à mon amie, ce changement de prénom n’était pas si simple pour tout le monde après tout et puis… comment pourrais ne en vouloir à un si joli minois ? ~

S’ras. Ce n’est pas encore naturel pour moi. ~ Pas de problème Liloù, je comprends.

~ Je ne mentais pas, après seize ans ou elle m’avait appelé Symeras me nommer S’ras n’était pas inné, tout comme j’aurai sans doute du mal au début à appeler mon frère autrement que Lessar. C’était tout simplement une habitude à prendre. Faisant totalement abstraction des regards des autres personnes autour de nous je me concentrais sur Liloù et sur les pensées de mon dragon qui me transmettait les paroles des autres aspirants et de J’rez. ~

Je vais bien merci. Et toi ? ~ Très bien. Je te présente J’rez, maitre des aspirant majeur, T’gar et S’rion deux de mes camarades aspirants.

~ J’avais voulu lui demander si nous pouvions nous éloigner de la place pour ne pas agacer d’avantages les gens du fort mais elle répondait déjà à ma boutade chose qui ne m’étonnait pas plus que ça en réalité après tout je l’avais bien cherché. Je savais parfaitement ou je m’étais les pieds et cela me faisait sourire. ~ Nous sommes d’accord, c’est chez elle qu’il y a du potentiel. ~ Étrange tout de même comme coincidence… mais je n’allais pas m’en plaindre. ~

Pourrais-tu expliciter ta pensée car j’ai beau être une jeune femme dotée d’un très bon sens de l’observation -comme tu le sais- je ne lis pas dans les pensées et je dois avouer que je suis curieuse de savoir pourquoi, apparemment, je serais la cause de tout ceci. ~ Il semblerait que tu ais du potentiel Liloù…mais pourrions nous, nous éloigner un peu pour que je t’explique tout cela tranquillement ?

~ Non J’rez ne m’avait pas soufflé l’idée au travers de son dragon et du mien, même s’il venait en effet de me transmettre l’approbation de mon idée. Si nous quittions rapidement les lieux nous ne dérangions plus les villageois et sur le marché la vie pourrait reprendre son cours normal sans notre présence désagréable. Il ne restait plus qu’à espérer que mon amie accepte, mais je ne doutais pas trop de cela, la demoiselle avait confiance en moi tout comme j’avais toujours eu confiance en elle… ~

Sujet: Re: Et si le passé se mêlait au présent...