L'esprit encore confus. La volonté aiguisée par une souffrance insidieuse. De la faim, oui... Mais aussi un manque, une absence spirituelle, un vide à combler au plus vite! Des sons étouffés, des odeurs mêlées, des formes vagues qui attisent la curiosité. Dans un effort douloureux, la tête et les griffes s'élancent, se débattent, s'agitent pour faire éclater ce carcant étouffant.

Enfin l'air libre. Enfin la lumière. Le bourdonnement incompréhensible mais rassurant de ses pairs. Et, tel un aiguillon de lucidité, un lien de fait, un guide infaillible: la certitude d'avoir trouvé ce qui comblera ce vide. S'élançant aveuglément, maladroitement, avidement en suivant cet appel incontournable. Le dragonnet se jette sur son âme sœur comme pour se fondre en elle.

Plus de craintes, plus de doutes, plus de questions. Un amour profond, sans détours, sans bornes, sans concessions. Tout ne pourra désormais aller que pour le mieux... Ensemble.

Reste la prise de conscience mutuelle d'un nom, et cette faim, désormais si pressante.