Jamais deux sans trois

Sujet: Jamais deux sans trois Ven 7 Jan - 1:45

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Hmmmm ? Je m'étirai paresseusement dans mes fourrures avant de m'étonner de les voir bouger. Gné ? Trop vaseuse encore pour avoir le cerveau parfaitement en état de marche, je refermai mes paupières avant de laisser ma tête s'écrouler à nouveau sur ma couche. Quand je les réouvrirais, je me rendrais compte que j'avais l'imagination trop fertile ou trop abusé de vin peu de temps auparavant ... Poussant un léger grognement en m'étirant une seconde fois, je gigotai jusqu'à cogner légèrement un corps non identifié jusqu'alors. Bon, j'oubliais quoi, moi ? Je finis par vaincre ma somnolence en me redressant sur mes coudes, posant mes deux grands yeux clairs sur la forme à côté de moi.

Aaaah ooooh, oui, en effet. J'affichais un large sourire alors que des souvenirs épars se rassemblaient vaille que vaille dans mon esprit comme un puzzle méchamment secoué par un évènement prévisible mais pas programmé à la minute près. ○ Ca va, toi ? ○ M'enquis-je avant toute autre chose, ne sortant pourtant pas des fourrures plus que nécessaire : j'y resterais bien encore un brin au chaud avant de reprendre des activités normales. ○ Oui. Bien. ○ Répondit brièvement Taleith, visiblement émergeant en synchronisation avec moi.

De l'index, je tapotais ce que je pensais être le flanc de S'rano dont j'apercevais seulement les cheveux en dehors des fourrures. ○ Y a quelqu'uuuuun là-dessouuuuuuuuuus ? ○ Lançais-je, taquine, estimant mon réveil totalement approprié, si si. Méthode testée et brevetée. Approuvée, je n'irais pas jusque-là. xD

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Sujet: Re: Jamais deux sans trois Ven 7 Jan - 16:03

Je ne savais pas à quoi rimait cette petite douleur désagréable, comme si quelqu’un enfonçait son doigt dans la chair vulnérable de mon flanc, mais elle me dérangeait. Je grognai et me blottis davantage sous les fourrures, en les tirant par-dessus ma tête. Je dormais. Je n’avais pas envie qu’on me dérange. J’avais l’impression de flotter, d’être hors de mon corps, hors de ma tête, mais cette piqûre au-dessus de ma hanche me rappelait cruellement sur Pern. Assez lucide pour comprendre que je n’étais pas seul dans le lit, mais encore trop embrumé pour me poser des questions à ce sujet, je me résignai à sortir la tête des fourrures et ouvris un œil, pour voir qui avait investi 50% de mon espace personnel ; et qui, accessoirement, semblait vouloir me mettre de mauvaise humeur en posant des questions idiotes. Ouais, y avait quelqu’un là-dessous. Y avait moi.

"Il est trop tôt pour jouer, Sho’. Retourne chez toi" marmonnai-je, aussi aimable qu’un gueyt au lever du jour, avant de remonter à nouveau les fourrures par-dessus ma tête.

Malheureusement, Shoneah n’était pas la seule à vouloir m’empêcher de dormir.

Vous êtes chez elle, en fait.
Ha...

Mon amie s’empressa de confirmer la déclaration de Juaneth, morte de rire, et je rabattis une nouvelle fois les fourrures, une lueur mauvaise dans le regard. C’était pas drôle, vraiment. Si j’étais entré dans le weyr de Shoneah, à la base, c’était pour parler de choses sérieuses. Je ne me rappelais plus des choses en question, mais je savais que je ne m’étais pas déplacé pour des futilités, ni pour un Vol nuptial. Juaneth avait bien vu la belle couleur de Taleith, mais il s’était bien gardé de me mettre en garde, ce traître !

Vous pouviez la voir aussi.
J’ai pas fait attention.
Bien fait.

"Désolé" marmonnai-je, par courtoisie. "Je suis bon à rien avant mon premier klah"

Je me frottai l’œil avec un poing.

"Quelle heure est-il ?"

C’était l’un des gros désavantages des Vols nuptiaux : à la fin, qu’on ait gagné ou perdu, on était toujours complètement déboussolé. Je devais avoir l'air brillant en plus... Les cheveux en bataille, l'air vaseux, la mine renfrognée, tout pour plaire !

Sujet: Re: Jamais deux sans trois Ven 7 Jan - 17:04

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Pinçant mes lèvres pour ne pas éclater de rire au manège de S'rano, je l'observais grogner et remuer au fur et à mesure que je le titillais avec mon index. De bonne humeur, donc passablement jouette, je ne mis fin à la taquinerie que quand il daigna émerger des fourrures et ouvrir un œil. ○ Il est trop tôt pour jouer, Sho’. Retourne chez toi. ○ D'abord interdite en entendant une telle réplique, je me mordis la lèvre inférieure dans une vaine tentative de rester sérieuse, l'hilarité l'emportant finalement quand je le vis s'enfouir à nouveau dans la chaleur de la couche. ○ Tu ... tu es dans mon weyr, là. Le ... le vol, tout ça. ○ Articulais-je péniblement, mes bras entourant mes côtes douloureusement agitées par mon irrépressible fou-rire.

Je le gratifiai d'un énorme sourire, me calmant néanmoins au regard noir qu'il me lança. ○ Ouuuuuh, mais quel regard amical. ○ Ne réussis-je tout de même pas à retenir tandis que je reposai ma tête sur le lit, mes yeux tournés vers le plafond. Oh, je l'avais certainement cherché et je ne m'en offusquais pas. Je me contentais de retrouver un air innocent et vaguement concentré le temps que S'rano émerge. ○ Taleith, aucune nouvelle de Miranth ? E'rmar et lui n'ont rien signalé ? ○ Pas que je sache. ○ Affirma ma Verte, presque désolée du peu de nouvelles bien qu'elle ne soit pas responsable que rien ne bouge aux Pierres de l'Etoile. ○ Désolé. Je suis bon à rien avant mon premier klah. ○ Pas de mal, va. Il doit m'en rester ... quelque part dans ... mes affaires, mais froid, quoi. ○ Dans mon joli weyr régnait en effet un certain bazar de vêtements, de tablettes, de récipients, amphores et autres ustensiles parmi lesquels ma cruche de klah.

Vous noterez tout de même l'amélioration notoire dans mon humour que j'avais réussi à museler afin de ne pas sortir un enthousiaste « pas qu'avant ton premier klah », certes totalement erroné mais presque rituel chez moi après une phrase de ce type. ○ Quelle heure est-il ? ○ Celle de se lever ? ○ Tentais-je, malicieuse, avant de réaliser que ça n'aidait pas vraiment. Tendant le cou pour apercevoir la lueur du soleil, je finis par quémander de l'aide auprès de Taleith, normalement perchée sur la corniche et donc mieux placée que nous pour évaluer la hauteur des astres dans le ciel. ○ Nord-Est. Environ. ○ Mouais, l'image mentale fut plus éclairante que la description, aussi je pus répondre un ... ○ 7h, je dirais. ○ Avant de remercier ma dragonne.

Je m'étirais encore tout en cherchant distraitement du regard la cruche de klah. Idéalement, il faudrait que je me lève. Idéalement. Et que je passe dans la salle d'eau, que je mange, que je range. Tant de choses à prévoir qui resteraient à ce stade tant que j'aurais pas remis les deux pieds dans la réalité. ○ Tu as quoi de prévu, aujourd'hui ?, m'enquis-je tout en le fixant, j'ai faim ... ○ Lançais-je, tout à la suite, comme j'en avais parfois l'habitude, créant des phrases d'une cohérence qui m'était propre.

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Sujet: Re: Jamais deux sans trois Lun 10 Jan - 1:30

Oui, « tout ça » était un bon résumé de la situation. Je me rappelais vaguement que Juaneth était allé chauffer Taleith pendant que je saluais Shoneah ; la verte, très proche de son Vol nuptial, avait répondu favorablement aux avances de mon brun et s’était élancée vers les cieux quelques secondes plus tard, en claironnant pour attirer les mâles. Juaneth avait relevé le défi avec enthousiasme. D’autres dragons s’étaient joint au cortège de la verte, mais j’aurais été incapable de retrouver leurs noms, même pour sauver ma vie. Je savais que je terminerais le Vol dans le lit de Shoneah, de toutes façons, à moins que les autres chevaliers ne s’arrêtent pas au weyr nuptial et montent directement nous rejoindre, et j’avais préféré me concentrer sur Juaneth, et sur la verte, pour ne pas être le seul vainqueur de l’histoire. Mon dragon ne m’avait pas déçu et avait remporté cette brève mais enivrante compétition.

J’étais le meilleur.
Ce n’est pas la modestie qui t’étouffe, mon cher...
Je ne vois pas comment la modestie pourrait m’étouffer, ça ne se mange pas.

J’aurais sans doute ri si je ne m’étais pas senti aussi vaseux. Là, je n’avais pas envie de rire, pas envie de jouer, pas envie de me lever et de me rhabiller pour rejoindre mon weyr, je voulais juste un klah. Un vrai, un bon, chaud et corsé. Je les préférais trop infusés que réduits à l’état de flotte parfumée. Mais Shoneah n’avait que du klah froid chez elle – autant dire qu’elle n’avait rien à boire. Je me redressai sur mes coudes, mais abandonnai mon effort presque aussitôt et retombai sur les fourrures avec un soupir douloureux. Très agréable, ce Vol, comme toujours, mais j’étais tout de même agacé d’avoir perdu le fil de ma journée, et celui de mes pensées.

"Quand est-ce que tu auras un lézard de feu pour chauffer le klah ?" marmonnai-je, mi-sérieux, mi-plaisantant.

Je passai une main dans mes cheveux, après avoir demandé l’heure à Shoneah. Je ne relevai pas sa pique, me contentant de lui adresser un regard blasé. Comme elle avait raison, je réprimai un soupir et me redressai à nouveau sur mes coudes, avant de m’asseoir, toujours à moitié caché par les fourrures. Je n’étais pas né au Weyr, et j’avais toujours du mal avec la nudité complète – enfin, la mienne, en tout cas.

○ Tu as quoi de prévu, aujourd'hui ?, m'enquis-je tout en le fixant, j'ai faim ... ○
"Qu’est-ce que je dois comprendre ? C’est un message subliminal pour que je descende chercher le petit-déjeuner ? Et tout ça pour tes beaux yeux, alors que c’est la faute de Juaneth, si je suis là ?" répondis-je, en restant aussi neutre que possible.

Je levai la main pour remettre une mèche de Shoneah derrière son oreille.

"Mais bon, comme je me suis imposé comme vainqueur, je veux bien aller chercher de quoi remplir nos estomacs. Qu’est-ce que tu veux ?"

Sujet: Re: Jamais deux sans trois Mar 11 Jan - 0:58

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Je résumais très bien, hein ? Tout était allé relativement vite, alors que nous parlions dans mon weyr. J'avais à peine eu le temps de capter les pensées de Taleith en réaction à l'attitude de Juaneth qu'elle s'élevait en claironnant dans le ciel et, pour le reste, vous connaissez la chanson. J'étais plutôt contente que S'rano ait été dans les parages et que son Brun ait remporté la course. Je préférais tomber sur lui qu'un autre chevalier inconnu ou méconnu. Ouais, bon, il me restait en effet peut-être quelque chose de mon éducation au Fort ...

Enfin, nous étions maintenant après les réjouissances mais je n'avais, hélas, ni klah chaud ni nourriture à portée de main pour nous requinquer. Et même pour ce qui était du klah froid, il fallait encore réussir à le localiser dans mon foutoir. ○ Quand est-ce que tu auras un lézard de feu pour chauffer le klah ? ○ Une lueur avide scintilla dans mes prunelles à l'évocation de ces créatures et je répondis du tac au tac, l'empressement transparaissant dans ma voix. ○ Si ça ne dépendait que de moi ... J'irais encore écumer la plage si je m'écoutais. ○ C'était assez frustrant de savoir qu'il y avait une ponte quelque part et de ne pas réussir à la localiser. Je retins un soupir et affichai une moue d'enfant gâtée privée de son jouet. ○ Une chasse aux œufs, ça ne te dit vraiment pas, hein ? ○ Sait-on jamais ? Qui ne tente rien, n'a rien, de toute façon.

Retrouvant rapidement mon air taquin, j'usai à nouveau de mon humour moisi concernant l'heure, bien que S'rano ne soit pas très bon public au réveil. x) Bon, la nourriture serait peut-être un meilleur sujet ? ○ Qu’est-ce que je dois comprendre ? C’est un message subliminal pour que je descende chercher le petit-déjeuner ? Et tout ça pour tes beaux yeux, alors que c’est la faute de Juaneth, si je suis là ? ○ J'ouvris la bouche, le regardant un instant sans savoir quoi dire avant de pincer les lèvres en une expression mi-vexée, mi taquine. ○ Heeey, dis tout de suite que ça te dérange d'être ici, toi. Alors, oui, pour mes beaux yeux et pour ceux de Taleith, voilà. ○ Finis-je, jouant toujours les fausses offusquées avant de retrouver un doux sourire lorsqu'il replaça une de mes mèches rebelles. ○ Mais bon, comme je me suis imposé comme vainqueur, je veux bien aller chercher de quoi remplir nos estomacs. Qu’est-ce que tu veux ? ○ Tu es génial ! Alooooors, un peu de fruits, des biscuits eeeeet ... du klah chaud ! ○ Lançais-je avant de lui plaquer un baiser sur la joue. ○ Tu vas prendre quoi, toi ? ○ S'il le savait déjà ... Et par curiosité de voir si j'allais ou non tenter de piquer chez lui quand j'aurais tout englouti chez moi ?

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Sujet: Re: Jamais deux sans trois Mar 11 Jan - 22:01

○ Une chasse aux œufs, ça ne te dit vraiment pas, hein ? ○
"Comment t’as deviné ?" marmonnai-je, ironique.

Je n’avais pas beaucoup de tendresse pour les lézards, à la base ; donc la perspective de gâcher ma journée pour chercher une couvée, les genoux dans le sable comme un gosse, ne m’enchantait pas franchement. Que Shoneah confère l’Empreinte à une de ces créatures gloussantes et inutiles ne me dérangeait pas outre mesure, mais je savais qu’une couvée ne comptait pas qu’un œuf... et voir vingt autres personnes l’imiter ne me tentait pas vraiment. Il y avait déjà bien assez de lézards de feu au Weyr. Y en avait même trop. Certains dragons appréciaient leur compagnie et les appelaient à l’heure du bain ou du repas, mais pour moi, c’était des créatures à peine plus évoluées que les chiens ou que les serpents de tunnel. Ils n’étaient pas futés et avaient le chic pour apparaître au moment où on avait le moins besoin d’eux.

Shoneah veut aller à la plage ? commença Juaneth, intéressé.
Je te vois venir, toi. C’est hors de question. On a du boulot, aujourd’hui.
Comme tous les jours.

Il ne semblait ni déçu, ni surpris, ni contrarié. C’était une simple constatation, neutre et sereine. Il n’insista pas et je l’entendis roucouler pour Taleith. Mon dragon n’avait pas peur du ridicule après les Vols de vertes ; je ne le voyais pas mais je l’imaginais très bien, enroulé autour de sa compagne du jour, leurs queues entremêlées, une lueur bleue dans les yeux. Je ne désapprouvai pas ce comportement, tant que je récupérais un dragon sérieux et appliqué après. Certains mâles, en particulier parmi les bleus, passaient parfois plus de temps à reluquer leur femelle qu’à s’entraîner pour de bon, quand les Escadrilles volaient ensemble.

Je ne pris pas la peine d’entrer dans le jeu de Shoneah quand elle s’indigna ; elle savait très bien que ça ne me dérangeait pas d’être là – même si, bon, je n’aurais rien eu contre une cible un peu plus virile – et que ça ne changeait rien à ce qui existait entre nous. Je n’étais pas le genre de mec à tomber amoureux ou à me sentir gêné juste à cause d’un Vol. C’était la routine, au Weyr... Il y avait presque cent vertes à Ista, et elles semblaient toutes inscrites à la compétition de la dragonne la plus ardente de la révolution, toutes les révolutions.

J’enregistrai mentalement la liste de Shoneah, puis repoussai les fourrures. Juste un peu.

"Je vais prendre la même chose que toi, peut-être avec du pain blanc et un peu de fromage en plus. Tu veux bien fermer les yeux un instant ?"

Elle protesta, mais je restai insensible, et attendis qu’elle ait fermé les yeux pour repousser les fourrures pour de bon, et quitter le lit. Comme je ne lui faisais pas confiance, je me hâtai de récupérer mes sous-vêtements et mon pantalon, et de les enfiler. Une fois ma pudeur satisfaite, je revins vers le lit et embrassai doucement Shoneah sur la paupière.

"C’est bon"

Je récupérai ma tunique et mes bottes, pour compléter ma tenue, puis me dirigeai vers la corniche.

"Je fais vite"

Sujet: Re: Jamais deux sans trois Ven 14 Jan - 1:52

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Toute excitée à la simple pensée qu’il y avait une couvée de lézards de feu dissimulée quelque part dans le Weyr, je tentai d’entraîner S’rano dans une de mes quêtes, intérieurement consciente, néanmoins, que c’était légèrement perdu d’avance. ○ Comment t’as deviné ? ○ Une intuition, je crois. ○ Répondis-je sur le ton d’un diagnostic. Bah, au moins, j’aurais tenté ! Et ça ne m’empêcherait pas d’aller courir les plages une autre fois. Personnellement, je ne parlais pas de mon projet à n’importe qui. Au final, j’avais d’ailleurs été fort discrète sur la question. Ceci dit, je n’avais en revanche aucune idée à propos du nombre de personnes auxquelles Shin avait transmis l’information et je savais d’avance que j’aurais trop mal au cœur de laisser les autres œufs à la merci des prédateurs une fois que j’aurais trouvé le mien.

Enfin, chaque chose en son temps, me direz-vous, encore fallait-il débusquer la couvée ...

Je souris en entendant Juaneth roucouler et Taleith lui répondre. C’était amusant de les imaginer tous deux enlacés pendant que, de mon côté, je taquinais S’rano. Même si – hélas ? – il ne rentrait pas dans mon jeu. Oui, bon, c’était le matin, hein, on ne pouvait pas réussir toujours du premier coup. Comment ça « jamais » ? Roooh, tout de suite. Bon, d’accord, ce n’était ni amusant ni fin, comme remarque, mais mes répliques pas drôles faisaient mon charme. Faites au moins semblant d’y croire, je vous prie.

Bref, mon ami eut la gentillesse de bien vouloir partir nous chercher à manger, aussi lui fis-je la liste ce qui me ferait plaisir. ○ Je vais prendre la même chose que toi, peut-être avec du pain blanc et un peu de fromage en plus. Tu veux bien fermer les yeux un instant ? ○ Pourquoiiiiiii ? ... Alleeeeez ... ○ Tentais-je avant de pousser un soupir et finalement d’obtempérer. Pourquoi est-ce que je devais faire ça ? Il planquait un œuf de lézard de feu dans un coin ? Il allait faire du rangement dans mon weyr ? °-° Bah quoi ? On pouvait bien rêver et, hormis l’imagination, je n’avais pas grand-chose pour reconstituer ce qui se tramait face à mes paupières clauses. Jusqu’à ce que S’rano en embrasse une. ○ C’est bon. ○ Qu’est-ce que tu fais- ... T’aurais pu simplement me demander de me tourner, hein ... ou de me planquer sous les couvertures, j’aurais rien vu non plus et j’aurais eu bien chaud. ○ Taquinais-je avant de lui tirer la langue.

Ceci dit, je ne comprenais qu’à moitié. Pas que je sois moins pudique que lui, quoique, mais simplement parce que ce n’était pas la première fois qu’on se retrouvait dans cette situation et sûrement pas la dernière. Mais bon, c’était son choix et je le respectais, même si j’y allais de mon petit commentaire, comme à l’accoutumée. ○ Je fais vite. ○ A de suiteee ! ○ Souris-je avant de m’extirper des fourrures et les tirer un peu pour que les plis n’empêchent pas de poser la nourriture. Ce n’était pas comme si le reste du weyr était tellement en bazar que le seul endroit où poser quelque chose sans que ça ne soit en équilibre soit le lit ... Hrm.

Une fois fait, je me dirigeai vers la salle d’eau pour me débarbouiller un peu. ○ Ils vont revenir, ma chérie. ○ Assurais-je, me dépêchant de sortir de là pour m’habiller avant de la rejoindre. Taleith était toute déconfite que Juaneth soit déjà parti alors, mes sous-vêtements et ma chemise enfilés, j’allais lui gratouiller légèrement le tour de l’œil. Ce n’est qu’en apercevant une silhouette double en approche que je réalisai que le temps était passé relativement vite et que j’étais toujours en culotte à côté de ma Verte. Je me dégageai de la corniche pour partir en quête de mon pantalon, mis bien quelques minutes avant de le retrouver – c’est pas comme si on le mettait à un endroit stratégique et logique dans des moments comme celui-là – et entendis le roucoulement de Taleith indiquant leur retour au moment où j’enfilai une jambe de pantalon … à cloche-pied, évidemment, pensant aller plus vite et finissant par marcher sur celle qui pendouillait encore avant de m’étaler royalement sur le sol.

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Sujet: Re: Jamais deux sans trois Dim 16 Jan - 22:00

○ Qu’est-ce que tu fais- ... T’aurais pu simplement me demander de me tourner, hein ... ou de me planquer sous les couvertures, j’aurais rien vu non plus et j’aurais eu bien chaud. ○

Complètement blasé, je rabattis les fourrures par-dessus la tête de Shoneah, histoire de faire disparaître la langue mutine de la dame-verte, ainsi que l’expression moqueuse de son visage.

"C’est mieux, comme ça ?"

Sur la corniche, Juaneth souffla par les naseaux, avec toute la discrétion qu’on pouvait attendre d’un animal de son gabarit.

Ce n’est pas très gentil !
Elle l’a cherché.

Je ne m’attardai pas dans le weyr de la donzelle et rejoignis mon dragon, en promettant à mon amie de faire vite. Juaneth se détacha de Taleith à regrets, et s’inclina pour que je puisse grimper sur son cou. D’ordinaire, je prenais le temps de lui passer un harnais, pour éviter tout risque d’accident, mais je me passais de cette sécurité pour les vols très courts, à l’intérieur du Weyr. Je chevauchais mon dragon depuis bientôt quatre révolutions, tous les jours, et étais parfaitement habitué à sa manière de se mouvoir. Bien calé entre deux crêtes de cou, je serrai les cuisses, les mains fermées sur l’une des crêtes devant moi, puis lui donnai le signal de l’envol.

~*~

Dix, peut-être douze minutes plus tard, j’étais de retour avec un panier plein de bonnes choses. Comme toujours face à un chevalier-brun, les cuisinières s’étaient montrées plus qu’aimables et m’avaient donné tout ce que je demandais ; j’espérais que je n’avais rien oublié, et que le klah n’avait pas débordé pendant le trajet du retour. On m’avait donné un récipient soi-disant hermétique pour éviter les problèmes, mais j’étais un peu sur la défensive tout de même. Je couvai d’ailleurs mon panier d’un œil méfiant et ne vis pas une Shoneah en culotte disparaître à l’intérieur du weyr, contrairement à Juaneth qui y vit une invitation à entrer et qui, en conséquent, se posa très vite sur la corniche.

Je mis souplement pied à terre et entrai dans le weyr sans attendre, estimant que Shoneah avait largement eu le temps de se rhabiller.

... Ou pas.

"Mais... Sho, ça va ? Tu ne t’es pas fait mal ?" demandai-je, partagé entre plusieurs impulsions contradictoires.

J’hésitai entre courir au secours de Shoneah, aller poser le panier sur le lit et laisser mon amie se débrouiller seule, et me détourner galamment ; par l’Œuf, elle était encore à demi-nue, si on pouvait considérer une personne avec une petite culotte, une chemise débraillée et une jambe de pantalon comme à demi-vêtue !

Très embarrassé, je me sentis rougir et passai une main sur mon visage pour chasser ça. Ce n’était pas digne d’un vrai mec, pas digne d’un chevalier-brun, ce genre de choses, pas du tout. Juaneth était un mâle en bonne santé qui appréciait beaucoup les Vols nuptiaux, et des femmes nues, j’en avais vu une sacrée liste... Quant à Shoneah, c’était la troisième fois qu’on terminait dans le même lit, je n’avais vraiment plus de raison d’être gêné.

Je la rejoignis, posai le panier à côté d’elle et empoignai son coude pour l’aider à se relever.

"Quand même, Sho..." marmonnai-je, pas franchement ravi, en faisant tout pour ne pas regarder son décolleté.

Sujet: Re: Jamais deux sans trois Mar 18 Jan - 23:08

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Désormais aveuglée par des fourrures m’ayant subitement attaquées, je gloussais bêtement dans cette obscurité nouvelle. C’était le matin, hein, il ne fallait pas m’en demander beaucoup, encore. Il était très difficile pour moi de ne pas m’amuser de la réaction de S’rano, pire encore en entendant ses paroles. ○ C’est mieux, comme ça ? ○ Un peu tard mais il y a un mieux, ouais. ○ Assurais-je en une imitation plus ou moins satisfaisante du ton posé mais sentencieux de nos anciens instructeurs. Pour répondre à haute et intelligible voix, j’avais hélas dû déjà me séparer de l’agréable compagnie de mes fourrures ; mon visage devrait attendre cette nuit pour s’offrir un nouveau tête à tête avec elles.

Laissant ensuite le duo partir en quête de nourriture, je me mis à vaquer à mes occupations, autrement dit préparer vaguement un endroit où poser notre pitance, me laver, commencer à me vêtir et réconforter Taleith en plein milieu de mon boutonnage de chemise. Dix grosses minutes, cela passait à une vitesse folle et c’est à moitié habillée que j’aperçus la double silhouette se diriger vers mon weyr. Plus soucieuse d’éviter d’être confrontée à mon insouciance du temps qui passe que de ma pudeur, c’est en hâte que je rentrai à l’intérieur, délaissant la corniche pour remettre la main sur mon pantalon et me lancer dans un périlleux enfilage qui m’envoya embrasser le sol. ○ Mais... Sho, ça va ? Tu ne t’es pas fait mal ? ○ Pas plus que d’habitude. ○ Répondis-je, blasée par mon attitude désespérante de constance. Ouais, j’avais mal aux genoux, ils avaient claqué sur le sol dur. Seulement, à force, je crois qu’ils commençaient à développer une résistance particulière ou alors je m’étais accommodée à la douleur. T_T

○ T’inquiètes, j’vais survivre. ○ Grimaçais-je, m’efforçant de tourner la situation d’une manière moins « dramatique », la gêne de S’rano devenant presque palpable. Je m’en voulais de le voir à demi rougir mais mes jambes emmêlées dans le tissu ne m’aidaient guère à me relever d’un bond, histoire de balayer cet incident d’un revers de la main.

Aussi son aide fut plus que la bienvenue. ○ Quand même, Sho... ○ Comme si ça m’amusait de faire serpillère …

Sujet: Re: Jamais deux sans trois Lun 24 Jan - 0:29

Savoir que Shoneah s’emmêlait souvent les pinceaux et était habituée à ce genre de chutes ne me consolait absolument pas ; ce n’était pas parce qu’elle était tombée cent fois sans se faire la moindre mal qu’elle ne se blesserait pas la cent-et-unième fois. J’oubliai ma pudeur au profit de ma galanterie et l’aidai à se relever, en essayant d’oublier ses cuisses nues et son décolleté plus que plongeant. Même si je me vantais d’être homosexuel, les atouts des dames ne me laissaient absolument pas indifférent, et je ne tenais pas à ce que mon corps réagisse trop vivement devant les courbes de mon amie. J’étais sans doute en train de rougir, malgré tout, tout en marmonnant mes questions et mes reproches.

Une fois que Shoneah fut debout, je m’empressai de me détourner d’elle et me laissai tomber sur le lit, à côté du panier. A priori, les cuisinières n’avaient rien oublié, mais je pris le temps de vérifier que rien ne manquait. Il y avait deux grappes de raisin, une pomme, des sablés, une boule de pain blanc, un morceau de fromage enveloppé dans une serviette et un pichet, fermé, qui contenait sûrement le klah. Elles n’avaient pas oublié les tasses et le couteau, une fois n’était pas de coutume. Je levai les yeux lorsque mon amie s’assit à nouveau sur le lit, de l’autre côté du panier.

○La moisson a été aussi bonne qu’espérée ? Rien de neuf à signaler ? ○
"J’ai eu tout ce que j’ai demandé. Sans doute grâce à mon sourire ravageur..."

J’avais même eu droit à quelques allusions grivoises, comme quoi j’avais bien besoin de reprendre des forces. C’était un des aspects déplaisants des Vols nuptiaux : on ne pouvait pas gagner discrètement une dame-verte. En fait, à moins de baiser carrément sur la corniche du weyr (et encore... un Vol se passait en altitude et se voyait donc de très loin), on ne pouvait pas être moins furtif.

"Et non, rien de neuf à signaler. Tu m’as demandé d’aller chercher le petit-déjeuner, pas les potins du jour... Puisqu'on parle des nouvelles, quel est ton programme de la journée, au fait ?"

Je pris le pain et le couteau, pour me couper une tranche généreuse.

"Du pain ?"

Sujet: Re: Jamais deux sans trois Mer 2 Fév - 21:18

○•○

J'avais fière allure, vautrée dans le joyeux bazar permanent de mon weyr. Aussi accueillis-je avec bonheur l'aide de S'rano, en dépit de ses remontrances. Comme si je l'avais fait exprès, tiens. Les incidents du genre n'étaient pas ma tasse de klah, même s'ils étaient fort nombreux, certes ... Ca finissait par devenir une habitude. Mauvaise ? Mouais ... Oh, j'étais loin d'imaginer que mon ami songeait à un éventuel « pire », une chute qui m'arracherait plus qu'une grimace et m'offrirait davantage que trois bleus sur les genoux. A force d'embrasser le sol, on finissait par s'en prendre d'affection et relativiser le drame ! Hm ? Inconsciente ? Meuh non. J'avais juste une conception différente des mots « danger » et « risque » quand ils s'appliquaient à ma personne. Et uniquement à ma personne, ma rigueur me poussant à ne jamais causer de tort à autrui par une de mes propres manœuvres, tout de même.

Je souris en remarquant que le Chevalier brun se détournait pudiquement pour me laisser me vêtir et j'entamai un énergique combat avec ma jambe de pantalon, visiblement à l'envers, signe que j'avais viré mes vêtements en pagaille la veille, vol nuptial oblige. Ceci dit, hors vol nuptial, ça n'était pas rare de le retrouver dans un état similaire donc on dirait que je n'étais pas dépaysée. UU ○ J’ai eu tout ce que j’ai demandé. Sans doute grâce à mon sourire ravageur... ○ J'éclatai de rire avant de porter mon regard sur le plateau et de siffler, tant pour indiquer mon approbation que pour saluer malicieusement l'effet de S'rano sur les gens des cavernes inférieures. ○ Ton sourire ravageur est bien pratique, dans ce cas. Raisiiiiiiins. ○ Lançais-je, avide, avant d'en attraper deux grains et d'à moitié m'étouffer en gobant le premier.

Tapotant doucement sur ma cage thoracique, j'évitai la quinte de toux et pris la peine de croquer dans le second. ○ Et non, rien de neuf à signaler. Tu m’as demandé d’aller chercher le petit-déjeuner, pas les potins du jour... Puisqu'on parle des nouvelles, quel est ton programme de la journée, au fait ? ○ Le fameux sourire ravageur n'est donc pas multifonction, ça ne ramène que de la nourriture. C'est déjà pas mal, tu me diras, mais ça veut dire que je devrai tendre l'oreille moi-même. ○ Soupirais-je, faussement peinée par cet effort suuuuuurhumain que j'allais devoir fournir tout à l'heure. Ah, ce que j'allais faire ensuite pour occuper ma journée ? ○ Me renseigner sur les potins ? ○ Plaisantais-je avant de gober un nouveau grain de raisin que je calai dans une joue le temps de répondre à la suite. ○ M'entraîner, déjà, donc chi tu es partant ... Puis aller voir Shin, auchi, pacher à la plage, prendre des nouvelles de deux trois personnes ... ○

Cherchant pensivement ce que j'oubliais dans mes projets de ce jour, je hochai vigoureusement la tête à la question de S'rano. ○ Du pain ? ○ Ouep, merci beaucoup ! Et toi, quoi de prévu alors ? Oh ! Je t'ai déjà parlé du projet de Maître Damhàn pour les Pierres de l'Etoile ? Idéalement, il faudrait que je le croise aujourd'hui aussi. ○ Débitais-je. Je parlais tellement que, bonne mémoire ou non, il m'arrivait d'oublier ce que j'avais bien pu raconter et, pour couronner le tout, à force de tenir le crachoir, j'usais plus ma salive à palabrer qu'à avaler mon petit-déjeuner.

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Sujet: Re: Jamais deux sans trois Lun 7 Fév - 3:40

Au Fort, beaucoup de femmes se contentaient du rôle de maîtresse de maison et laissaient leurs hommes commencer le repas. Au Weyr, le Maître des Candidats m’avait appris que les dames avaient le droit, le plaisir et le privilège de rompre le pain en premier ; mais aucune des femmes que j’avais connues à Ista n’avait défendu cette règle et Shoneah ne sembla ni surprise ni choquée de me voir attaquer le pain avec le couteau réquisitionné aux cuisines.

... mais venant d’une femme qui mangeait la bouche pleine, ce n’était peut-être pas surprenant.

Mi-amusé, mi-blasé, je saluai d’un petit hochement de tête chaque proposition de mon amie. Potins, entraînement, visite aux copines (pour d’autres potins, sans doute), pause sur la plage, tournée des connaissances... C’était un programme assez complet pour occuper sa journée, tout en étant assez aéré pour laisser un peu de place à la détente. Voire même beaucoup de place, mais la dame-verte ne pouvait pas aller combattre des Chutes imaginaires ou s’imposer des corvées que les Candidats et les Aspirants remplissaient déjà ; elle était bien obligée de trouver d’autres tâches, moins intéressantes pour la bonne marche du Weyr, mais plus motivantes pour elle. Je coupai une généreuse tranche de pain et la lui donnai, avant de prendre à mon tour quelques grains de raisin.

Je pris le temps d’avaler chacun des globes sucrés avant de rebondir sur les questions de ma camarade.

"Un peu la même chose que toi, en fait. Je veux bien t’accompagner pour l’entraînement, avec plaisir, même. J’irai me balader en vol normal après, pour muscler un peu Juju..."

Juaneth.
Si je veux.

"... et je me rendrai sans doute aux Archives dans l’après-midi pour bouquiner un peu. On verra si j’ai le temps après pour rendre visite à mes camarades préférés, ou pour aller baigner Juaneth. C’est quoi cette histoire de Pierre de l’Etoile ? Qu’est-ce que tu trafiques avec Dahmàn ?"

J’écoutai attentivement sa réponse, tout en poursuivant le petit-déjeuner. Mine de rien, les efforts de la veille m’avaient affamé et je mangeai de bel appétit, les fruits, le fromage et la pain, sans toucher aux biscuits, que j’avais ramenés uniquement pour les beaux yeux de Shoneah. J’arrosai le tout de klah, jusqu’à ce que je me sente assez ragaillardi pour abandonner le weyr de mon amie, pour retourner dans mes pénates.

"Dames..." dis-je, autant pour Shoneah que pour Taleith. "Je vous abandonne. Je retourne chez moi me changer, on se retrouve après pour l’entraînement ?"

Comme la dame verte n’avait pas tout à fait terminé son petit-déjeuner, je lui laissai le panier, et la laissai, elle, après une dernière bise sur la joue. Juaneth se détacha à regrets de Taleith, mais avec plus de bonne volonté que la première fois, et nous quittâmes tous les deux le weyr forestier, pour rejoindre nos appartements.

Sujet: Re: Jamais deux sans trois Mar 8 Fév - 18:43

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Sans me soucier d'autre chose que mon estomac criant joyeusement famine, je devais le reconnaître, je répondis à la question de S'rano en tentant de dresser un programme plus ou moins cohérent de ce que je ferais de ma journée, sans toutefois déterminer le temps que prendrait chacune de mes activités. Je devais être utile mais cette efficacité ne m'empêcherait pas d'aller voir mes potes, calquant en général mes visites sur les horaires de ceux encore Aspirants ou Candidats, horaires plus contraignants que le mien.

J'adressai un sourire au Chevalier Brun tout en me saisissant de la tranche de pain. Mordant à pleines dents, j'écoutais S'rano me donner à son tour ses prévisions sur la journée. ○ Un peu la même chose que toi, en fait. Je veux bien t’accompagner pour l’entraînement, avec plaisir, même. J’irai me balader en vol normal après, pour muscler un peu Juju... ○ J'eus une moue amusée en entendant le surnom, me demandant simultanément comment Taleith réagirait si je l'appelais « Tata » ou « Leith ». ○ « Puce », j'aime bien. ○ Oui ben, ça, même si elle était plus petite que les Bleus, Bruns, Bronzes et Dorées, « Puce » restait spécial pour une dragonne. UU Ceci dit, mes « chérie » habituels étaient tout sauf original ... ○ Parfait ! Et je suis aussi volontaire pour le vol normal, ça ne peut pas faire de mal. ○ Assurais-je, heureuse de projeter des pans de journée en aussi bonne compagnie.

Je piochai de temps à autres dans le plateau, mon estomac ayant le bon ton de m'épargner ses « grouiks » pressants depuis que j'avais déjà ingurgité deux trois bricoles. ○ ... et je me rendrai sans doute aux Archives dans l’après-midi pour bouquiner un peu. On verra si j’ai le temps après pour rendre visite à mes camarades préférés, ou pour aller baigner Juaneth. C’est quoi cette histoire de Pierre de l’Etoile ? Qu’est-ce que tu trafiques avec Dahmàn ? ○ Pour la plage, on s'y croisera peut-être, alors, même si ce que j'y ferai ne te transportera pas d'enthousiasme, expliquais-je en haussant les épaules. Baigner Taleith serait une chose, traquer les couvées de lézards de feu, une autre, et cette autre ne passionnait pas S'rano ..., et je ne trafique rien du tout avec Maître Damhàn, roooh, je me suis plutôt proposée pour un projet que je trouve intéressant. Tu vois le chemin d'accès ? Il est tellement détérioré que personne ne peut facilement le gravir sans manquer de se tuer donc Maître Damhàn aurait aimé le remettre en état, histoire que ça soit accessible à tous, quoi, pas uniquement en dragon. Ca servirait de ... comment dire ? De pont entre les Chevaliers-Dragons et le monde, ça aiderait à voir l'Etoile rouge quand elle sera là, bref, à montrer aux gens qu'on ne raconte pas n'importe quoi et que des installations comme les Pierres ne sont pas là juste pour faire joli. ○ Décrivis-je avec une éloquence et une clarté un brin bancale à cette heure de la journée. Juste un brin.

Je bus une gorgée de klah avant de rajouter. ○ Mmm, puis parler de tout ça aux Candidats sans même jamais leur montrer avant qu'ils n'aient marqué et que leur dragon ne vole ... Non, franchement, c'est une bonne idée que de déblayer ce chemin et après le faire remettre en état seulement ... le hic est que les Chefs du Weyr ne veulent pas assigner quelqu'un à cette tâche donc il faudrait que des volontaires prennent sur leur temps libre pour aller dégager les blocs qui gênent l'accès. Si ça te dit ... ○ Terminais-je, songeant que l'aide de mon ami serait certainement une bonne chose. Plus on serait, plus rapidement cela serait exécuté et on ne pourrait pas nous reprocher d'avoir gaspillé notre précieux temps à « rien » si l'efficacité nous menait rapidement au bout de notre tâche.

Quelques grains de raisin et autres biscuits en moins plus tard ... ○ Dames ... Je vous abandonne. Je retourne chez moi me changer, on se retrouve après pour l’entraînement ? ○ Ca marche, très cher, à tout à l'heure. ○ Souris-je, le remerciant une fois encore pour avoir été chercher de quoi nous sustenter. Taleith émit un léger roucoulement dépité qui se mua en un fredonnement plus enthousiate quand je lui rappelai ma promesse de baignade en fin de journée et l'entraînement en compagnie du duo qui venait de nous quitter.

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Sujet: Re: Jamais deux sans trois