Prudence est mère de sûreté

Sujet: Prudence est mère de sûreté Jeu 13 Jan - 0:24

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Je cherchais Iera partout dans le Weyr, passant mon temps à errer d'un point A à un point B, d'un point B à un point C et ainsi de suite ... « Elle revenait de l'infirmerie, j'crois qu'elle allait vers les réserves. » « Oh, elle vient de passer, tu sais ! Tu l'as loupée de peu, elle allait aux cuisines. » «Hein ? Ah aaaaah, tu diras à Clenvia qu'elle n'a pas les yeux en face des trous, Iera est partie voir la Dame du Weyr. » Evidemment, une fois là-haut, soit quasiment retournée à mon point de départ, aucune trace de l'Intendante. Un charmant Chevalier Bronze m'avait indiqué l'avoir croisée cinq minutes plutôt, en direction des galeries, aussi m'étais-je résolue à y retourner.

Au loin, un panier de brandons s'alluma et j'affichai un sourire satisfait en constatant la vivacité nouvelle de la lumière nimbant la galerie. J'avançais d'un pas ferme et décidé, la distance diminuait rapidement entre le panier et moi ... ainsi que le petit garçon qui venait semble-t-il de s'en charger. Je l'observai un instant, allant bientôt le dépasser quand je crus le voir grimacer. ♠ Bonjour. Bien utile tâche qu'on t'a confiée là. Les pieds des Dames te remercient de leur éviter de cogner quelque chose à cause d'un médiocre éclairage. ♠ Commençais-je, prenant alors le soin d'observer à la dérobée s'il se tenait une partie du corps d'une manière étrange, s'il portait un doigt à la bouche ou paraissait simplement affecté par un quelconque mal. ♠ Oh, je manque à tous mes devoirs. Comment t'appelles-tu ? ♠ Poursuivis-je.

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Sujet: Re: Prudence est mère de sûreté Jeu 13 Jan - 4:11

On m'avait chargé d'une tâche utile entre toutes, quoique un peu dangereuse. Et le risque principal, même s'il n'était pas à négliger, n'était pas de se brûler en ravivant les paniers de brandons qui marquaient les coins des galeries, mais bel et bien de s'y perdre.
Pourtant, ce n'est ni l'une, ni l'autre de ces mésaventures qui m'arriva, mais une chute des plus spectaculaire, quand mon pied s'était coincé dans une fissure, chute qui avait bien manqué m'envoyer quelques mètres plus bas, quand j'avais plongé la tête la première vers un de ces goulets que je supposais servir à conduire l'eau de pluie vers les tréfonds du Weyr.

Pour éviter de perdre mon panier d'allume-feux, je m'était contorsionné comme j'avais pu, et j'avais échappé au pire, mais entre ma cheville droite, mon genou tordu et mon épaule gauche sur laquelle je m'étais reçu, mon corps était perclus de douleurs et me ralentissait dans ma tâche.
Je devais serrer les dents pour ne pas crier à chaque fois que je devais lever les bras pour allumer le brasero suivant, et si je n'avais pas été si près des galeries les plus passantes, je me serais surement laissé aller à pleurer, qui sait, cela m'aurait peut-être soulagé ?

Alors que je me tortillais pour atteindre un panier particulièrement mal placé, le pire arriva ... ou plutôt, une Dame-Dragon arriva.
Les insignes, sur sa tenue, la signalait comme une Dame Dorée, les plus rares et les plus nobles de l'Ordre, et je pris soin de la saluer comme on me l'avait appris, inclinaison de la tête, et bras le long du corps, et surtout, surtout, ne pas la dévisager, ce qui faisait bien mon affaire. Ne pas oublier non plus de l'appeler par son titre.

Bonsoir, Dame ...

Puis attendre qu'elle soit passée pour se remettre à la tâche ... ce que je m'apprêtais à faire quand elle décida de m'adresser la parole.
♠ Bonjour. Bien utile tâche qu'on t'a confiée là. Les pieds des Dames te remercient de leur éviter de cogner quelque chose à cause d'un médiocre éclairage. ♠
Il me fallait absolument répondre, mais trouver quelque chose d'anodin et de court à dire n'était pas facile, surtout pas de gestes inutiles, pousser un cri de douleur ne me semblait vraiment pas des plus approprié.
Certes, Madame, l'Intendant en soit loué !
Et j'essayais de camoufler une grimace en sourire un peu confus.
Je me retournais pour reprendre mon travail, mais hélas, la Dame semblait n'avoir pas mieux à faire, car elle reprit la parole :
♠ Oh, je manque à tous mes devoirs. Comment t'appelles-tu ? ♠
Je n'avais d'autre choix que de me présenter, et de prendre mon mal, mes maux, même, en patience.
Je suis Lÿonel, Madame, et si je ne connais pas votre nom, j'en suis désolé, mais je suis nouveau au Weyr. J'aurais du être pupille ici, depuis la mort de ma mère, mais les Dragons semblent penser que je serais mieux en Candidat, alors je m'applique pour ne pas les décevoir.
Ce n'est qu'après coup que je pensais qu'avoir parlé de ma mère pourrait être une bonne excuse si je ne pouvais plus cacher mes larmes de douleur. Mais je me refusais quand même à jouer la carte de l'apitoiement, je devais être fort, pour ma mère, et pour mon père aussi, même si je ne l'avais pas connu.

Sujet: Re: Prudence est mère de sûreté Ven 14 Jan - 6:29

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Je marchais donc seule dans la galerie quand je crus voir une grimace de douleur s’afficher sur le visage du garçon se chargeant des brandons. Préférant éviter de laisser passer quelque chose, je m’arrêtai à sa hauteur pour engager la conversation. ♠ Bonsoir, Dame ... ♠ Je le saluai donc à mon tour, agréablement surprise par sa politesse. Oh, les nœuds de Dame Dorée devaient jouer, me direz-vous, mais ce n’était pas un tel état de fait qui m’empêcherait d’apprécier les manières du petit garçon. ♠ Certes, Madame, l'Intendant en soit loué ! ♠ Ainsi que les petites mains dans lesquelles la tâche a échoué. ♠ Ajoutais-je, aimable, avant de l’observer une nouvelle fois avec discrétion.

Non, je n’avais pas mieux à faire. Enfin, théoriquement, si, puisque Iera restait introuvable. Seulement, le doute et mes restes de conscience professionnelle m’interdisaient d’effectuer un pas de plus. ♠ Je suis Lÿonel, Madame, et si je ne connais pas votre nom, j'en suis désolé, mais je suis nouveau au Weyr. J'aurais du être pupille ici, depuis la mort de ma mère, mais les Dragons semblent penser que je serais mieux en Candidat, alors je m'applique pour ne pas les décevoir. ♠ Je suis désolée pour ta Maman … ♠ M’excusais-je en lui adressant un sourire contrit. J’ignorais totalement qui était cet enfant, d’où il venait et depuis combien de temps il était au Weyr. Pourtant, je m’en voulais d’avoir épinglé un sujet sensible pour un premier contact. ♠ Et je m’appelle Shendra. ♠ Souris-je. ♠ Quand es-tu arrivé ici, alors ? ♠ Commençais-je avec bienveillance, muselant ma curiosité pour ne pas l’assaillir de questions sur sa vie antérieure. Chaque chose en son temps et, tandis que la conversation s’amorçait, je l’examinais toujours, jugeant ses gestes parfois un peu raides et cherchant un moyen d’aborder indirectement le sujet et vérifier si mes hypothèses s’avéraient fondées.

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**♣ Date de naissance :** 01/05/1245

Ainsi, la Dame était de nature affable, et un brin bavarde, aussi. A moins que ce ne soit son statut de Dorée, qui l'obligeait à se renseigner sur tous et chacun ? Je me rendais bien compte que je m'en débarrasserais pas facilement, aussi, c'est en dansant ouvertement d'un pieds sur l'autre, en jetant fréquemment un regard sur mon panier abandonné, que j'essayais de lui montrer mon malaise à laisser ma tâche à l'abandon.

Je vous remercie, Madame ... Dame Shendra, pardon, de vous soucier de moi. Je suis arrivé il y a une grosse septaine, plus ou moins, j'ai l'impression d'avoir perdu le compte des jours ...

Je me dandinait encore plus, comme pour montrer mon dilemne, alors qu'en fait, je testais mon genou, pour savoir s'il me permettrait de donner le change assez longtemps. Je n'envisageais même pas d'interrompre ma corvée, que ce soit pour des soins ou quoi que ce soit d'autre, il n'était pas question de me montrer faible et incapable d'accomplir une tâche, quelle qu'elle soit.

Cela vous gêne t-il, Dame Shendra, si nous parlons pendant que nous marchons ? Mon travail n'est pas fini, et je ne voudrais pas décevoir l'Intendant, il compte sur moi ...

Je ne me rendais même pas compte de la fatuité de mes propos, tant l'air de l'homme qui m'avait donné ma corvée avait été sérieux et concentré. Je savais que je n'accomplissais pas une oeuvre capitale, mais j'étais bien convaincu que pendant que je le faisais, ça libérait du temps pour des adultes plus importants, pour des tâches plus graves.
Je n'attendis que quelques secondes une réponse éventuelle de la Dame, et, comme on dit : qui ne dit mot, consent.
Je me penchais, récupérais mon panier d'allume-feux et me remis en route dans la galerie, relançant la conversation pour faire passer la pilule.

Est-il poli, Madame, de vous demander le nom de votre Dragonne ? Ou est-ce maladroit parce que je suis censé le savoir ?

Mon épaule gauche me faisait de plus en plus mal, et j'avais l'impression de transpirer comme une fontaine, alors que pourtant, l'air était assez frais, dans ces boyaux, malgré les brandons. J'espérais seulement que mon trouble ne se voyait pas.

**♣ Date de naissance :** 05/03/1233

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La curiosité n'était pas l'apanage des Dorées. Normalement. Mais c'était un de mes traits caractéristiques, bien que je le dompte du mieux possible. Ceci dit, dans le cas présent, il était davantage question de conscience professionnelle que d'affabilité ou de manies mal placées. Conscience que le va-et-vient d'un pied sur l'autre du garçonnet faisait immanquablement tiquer. Il avait un besoin urgent ? @.@ ♠ Je vous remercie, Madame ... Dame Shendra, pardon, de vous soucier de moi. Je suis arrivé il y a une grosse septaine, plus ou moins, j'ai l'impression d'avoir perdu le compte des jours ... ♠ Un certain temps est requis pour s'habituer au Weyr. Tu as l'avantage d'y être arrivé jeune. ♠ Dans son malheur, il avait au moins cet avantage qui lui permettrait de s'acclimater rapidement au rythme de vie ici, d'autant plus s'il y passait le restant de ses jours.

Alors qu'il poursuivait son manège, j'affichai une moue volontairement étonnée en fixant ses jambes avant de reporter mon attention sur son visage et de l'entendre formuler sa proposition. ♠ Cela vous gêne t-il, Dame Shendra, si nous parlons pendant que nous marchons ? Mon travail n'est pas fini, et je ne voudrais pas décevoir l'Intendant, il compte sur moi ... ♠ Devant tant de cœur à l'ouvrage, je ne peux que m'incliner et m'en voudrais de te retarder. Aussi, je t'emboîte le pas. ♠ Souris-je avant de m'exécuter. Inutile de lui attirer des ennuis en l'empêchant d'œuvrer bien que je reste intimement convaincue que mon intervention pourrait lui être réellement utile.

♠ Est-il poli, Madame, de vous demander le nom de votre Dragonne ? Ou est-ce maladroit parce que je suis censé le savoir ? ♠ J'affichai un bienveillant sourire à sa question. ♠ Tu viens d'arriver, comment t'en tenir rigueur ? Mon adorée Dorée se nomme Varanth. Je serais ravie de te la présenter. ♠ Répondis-je, fière de ma dragonne, de sa beauté et de sa prestance. ♠ A mon tour de te poser une question ... La tâche qu'on t'a confiée se serait-elle musée en parcours d'obstacles ? Ou en une quelconque aventure plus ... risquée que simplement « jouer avec le feu » ? ♠ Non pas qu'il boitillait mais la raideur de son pas, combinée à la petite danse de tout à l'heure, me forçait presque à l'interroger. Je ne le suspectais de rien, il pouvait très bien avoir voulu découvrir un passage amenant aux œufs comme être la victime d'une galerie au relief accidenté.

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Sujet: Re: Prudence est mère de sûreté Ven 21 Jan - 4:40

Ainsi, la jeunesse était une vertue pour les nouveaux au Weyr ...
Voilà qui m'étonnait d'autant plus, vu l'âge de la majorité des Candidats que j'avais déjà croisé. Les seuls qui soient plus jeunes que moi ici, étaient les pupilles, mais ils vivaient au Weyr parce qu'ils y étaient nés. Peut-être cela voulait-il dire qu'il n'y avait pas eu de Quête depuis longtemps ? Poser la question pourrait-il être maladroit.

Le temps que je me pose toutes ses question, la Dame m'avait autorisé à reprendre ma tâche, et c'est sous le poids de son regard aussi curieux qu'étonné, me semblait-il, que je me remis en route. Et pourtant, ce n'était pas faute d'essayer de la distraire en parlant d'autre chose ... et quelle autre chose ! Mais j'avais beau tenter d'aiguiller la conversation vers un sujet qui aurait dû lui tenir à coeur, sa Dragonne, rien n'y fit, la question fatidique finit par tomber.

♠ A mon tour de te poser une question ... La tâche qu'on t'a confiée se serait-elle musée en parcours d'obstacles ? Ou en une quelconque aventure plus ... risquée que simplement « jouer avec le feu » ?♠

Et voilà ! Grillé ! Je ne savais pas exactement quel indice lui avait laissé voir l'anguille sous la roche, mais il était clair qu'elle avait maintenant mis la main dessus. En plus, elle était quelqu'un d'important dans la hiérarchie du Weyr, non seulement il fallait que je surveille mes propos, pour essayer de sauvegarder ce que je pensais être la bonne impression du départ, mais en plus, il ne fallait surtout pas que je me plaigne, ou j'allais passer pour un sale gosse pleurnicheur. Je continuais donc vers la brasero suivant, portant toujours mon panier, en donnant une explication qui, je l'espérais, serait suffisante.

Je ne sais pas comment vous faites. Mais oui, en effet, tout à l'heure, j'ai eu un petit problème. J'ai trébuché, et même si j'ai eu très peur, je ne suis pas tombé par la gouttière. J'ai même réussi à ne pas abimer le panier, et je n'ai pas non plus laissé tombé un seul brandon ! Et même si ça fait bien un peu mal, le plus important est de finir le travail, je m'occuperai de mon genou après ...

J'espérais seulement que la Dame n'insisterait pas trop, parce que je savais fort bien que ce n'était pas l'état de mon genou qui devait être le plus préoccupant. Et je ne savait pas vraiment non plus comment le lui cacher, après tout, si elle le faisait avec un dragon, peut-être pouvait-elle aussi lire dans mes pensées ?

**♣ Date de naissance :** 05/03/1233

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La jeunesse était un atout pour la capacité d'adaptation, avais-je pensé en m'adressant à Lÿonel. Non seulement, les transitions et les changements étaient susceptibles de se faire plus en douceur mais, surtout, si tout allait bien, les nouveaux arrivants auraient passé une infime partie de leur vie hors du Weyr, ce qui les préservait des racontars et autres visions dénigrant la nôtre par force exagération et bourrage de crâne. Non pas que j'avais comme objectif de tronquer leur libre arbitre en les empêchant d'entendre les deux versions du même problème, pas du tout. Seulement, le Weyr restait plus libéral, plus ouvert, et donc plus à même de leur prodiguer directement une éducation adéquate, équilibrée et surtout objective. Il ne fallait pas se leurrer, tout n'était pas parfait, chez nous, et il y avait un nombre de choses à faire évoluer rapidement si nous voulions regagner la confiance des Forts, mais nous restions malgré tout dans une optique moins fermée sur l'évolution des mœurs et des modes de pensée qu'au Fort.

Bref, ça restait pour moi un avantage réel mais là n'était pas l'objet de notre discussion. Déjà le petit garçon me priait de reprendre sa tâche et je m'intriguais de ses étranges mimiques qui le faisaient gesticuler sans raison apparente. Si parler de Varanth avait retardé quelque peu la fameuse question, elle finit par tomber en constatant la raideur du pas du Candidat et le léger sentiment de malaise qui semblait suinter de sa personne. ♠ Je ne sais pas comment vous faites. Mais oui, en effet, tout à l'heure, j'ai eu un petit problème. J'ai trébuché, et même si j'ai eu très peur, je ne suis pas tombé par la gouttière. J'ai même réussi à ne pas abimer le panier, et je n'ai pas non plus laissé tombé un seul brandon ! Et même si ça fait bien un peu mal, le plus important est de finir le travail, je m'occuperai de mon genou après ... ♠ J'étais apprentie guérisseuse avant de venir au Weyr, tu sais, ça laisse des traces. ♠ Souris-je d'un ton aimable. Non seulement, ça donnait des réflexes mais, en plus, ça aiguisait l'œil et la faculté d'observation. J'en avais vus, des gamins téméraires ou maladroits ayant écorché coudes et genoux dans leurs escapades ... ♠ Ceci dit, c'est louable d'avoir sauvé le panier et les brandons mais négliger sa santé et son genou, ça, c'est moins sage. Tu ne me laisserais pas t'examiner un instant ? ♠ Tentais-je avec douceur. On n'allait procéder par étape. J'avais d'ailleurs fait tourner sept fois ma langue dans ma bouche pour m'empêcher d'ajouter « es-tu sûr que tu n'as mal qu'au genou ? », phrase qui risquait de le bloquer plus encore vu qu'il n'avait déjà pas l'air très enclin à soigner cette première blessure.

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**♣ Date de naissance :** 01/05/1245

J'espérais que mon demi-aveu ne me vaudrait pas d'être renvoyé séance tenante vers le dortoir, ou pire, l'infirmerie. Je tenais absolument à finir ma tâche, à prouver que j'étais capable et fiable. Et si la façon dont la Dame m'avait démasqué me restait obscure, j'en savais assez sur son statut pour savoir que je ne pourrait que lui obéir si tel devait être son ordre.

♠ J'étais apprentie guérisseuse avant de venir au Weyr, tu sais, ça laisse des traces. ♠

Même si je savais, plus ou moins, que tous les Chevaliers et Dames n'étaient pas nés au Weyr, j'avoue que je ne m'étais pas posé la question de ce qu'ils avaient bien pu être avant d'être découverts et ramenés par les Dragons de Quête. De plus, j'avais bien conscience que la plupart d'entre eux n'étaient découverts qu'à un âge plus tardif que ma propre arrivée, alors oui, il était logique qu'ils aient eu un apprentissage dans leur vie d'avant.
Je me rendis alors compte qu'un long moment était passé, depuis les dernières paroles de Dame Shendra, et que je devais répondre quelque chose pour ne pas paraître impoli.

Apprentie guérisseuse, dites vous ? Ho ... c'est vrai que je ne devrais pas être surpris, mais, comme je n'ai pas encore l'âge, je ne sais même pas à quoi ressemble un Atelier. Ma mère avait bien commencé à m'apprendre les pigments et les couleurs, en plus de mes lettres et de mes chiffres, mais je passais plus de temps à dessiner et à peindre, alors ...
Je ne sais même pas si j'aurais suivi son chemin ou pas, vous savez, faire des pigments pour les Tisserands ...

Vînt alors l'estocade, cette Dame devait être une redoutable bretteuse, férue de feintes et de bottes détournées.

♠ Ceci dit, c'est louable d'avoir sauvé le panier et les brandons mais négliger sa santé et son genou, ça, c'est moins sage. Tu ne me laisserais pas t'examiner un instant ? ♠

Le coup avait porté, je m'arrêtais abruptement. Je me tournais vers la Dame, et je devais rassembler toutes mes forces pour ne pas pleurer, tant l'injustice de la situation me semblait grande.

Je ne veux pas qu'on me renvoie avant d'avoir fini ma corvée, s'il vous plait, ma Dame, que va dire l'Intendant si je n'achève pas le travail ? Qui pourra encore avoir confiance en moi si je laisse tomber au milieu ? Comment prouver que je suis un vrai Candidat, comme les autres, si le moindre problème, le plus petit ennui me fait fuir ?

J'avais beaucoup de peine à garder une voix ferme, à ne pas me mettre à gémir, tant sur mon sort que sur mes douleurs, mais dans le même temps, je ressentais un grand soulagement : j'allais enfin arrêter de faire semblant !

**♣ Date de naissance :** 05/03/1233

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Je pouvais me vanter d'avoir l'œil attentif et d'avoir conservé de mon apprentissage quelques réflexes utiles et un sens de l'observation honorable. J'avais travaillé avec application et rigueur pendant suffisamment d'années que pour retirer une certaine fierté de mon savoir bien que toutes ces connaissances soient désormais au service de ma fonction et non plus ma personne au service de la Médecine. Toujours est-il que ces connaissances étaient l'explication à ma « découverte » et je la fournis au garçonnet lorsqu'il s'étonna. ♠ Apprentie guérisseuse, dites vous ? Ho ... c'est vrai que je ne devrais pas être surpris, mais, comme je n'ai pas encore l'âge, je ne sais même pas à quoi ressemble un Atelier. Ma mère avait bien commencé à m'apprendre les pigments et les couleurs, en plus de mes lettres et de mes chiffres, mais je passais plus de temps à dessiner et à peindre, alors ... Je ne sais même pas si j'aurais suivi son chemin ou pas, vous savez, faire des pigments pour les Tisserands ... ♠ Ta place est au Weyr, maintenant, de toute façon. C'est un mystère qui restera entier bien que les connaissances précédemment acquises soient toujours utiles, notamment pour le Weyr. Ceci dit, pour ma part, j'ai très peu fréquenté l'Atelier des Guérisseurs, tu sais. J'ai étudié auprès du Maître Guérisseur du Fort de Nerat. ♠ Mes visites là-bas étaient plutôt épisodiques voire rares. Sans doute y serais-je restée plus de temps à l'heure de passer mes tables, chose qui n'aurait plus jamais lieu.

Enfin, même si je conversais d'un ton badin en parlant du Weyr et de notre existence consacrée à son bon fonctionnement et sa prospérité, ce qui entraînait que s'appesantir sur son passé n'était pas productif, je ne perdais pas pour autant de vue les informations que je cherchais à éclairer par des questions, détournées ou non. Je stoppai net ma marche en le voyant s'arrêter, le fixant avec douceur de mon regard chocolat. ♠ Je ne veux pas qu'on me renvoie avant d'avoir fini ma corvée, s'il vous plait, ma Dame, que va dire l'Intendant si je n'achève pas le travail ? Qui pourra encore avoir confiance en moi si je laisse tomber au milieu ? Comment prouver que je suis un vrai Candidat, comme les autres, si le moindre problème, le plus petit ennui me fait fuir ? ♠ Qui a dit que l'Intendant serait mis au courant ? ♠ Lui souris-je avant de m'accroupir à sa hauteur. ♠ Il est certain que si je ne peux pas examiner l'ampleur de tes blessures, dans le doute et par conscience professionnelle, je te prierai d'aller directement à l'infirmerie, sans même te laisser faire un pas de plus, sait-on jamais que trop forcer aggrave ce que tu as, commençais-je, pensive, à la manière d'un stratège qui expose ses divers plans d'action à son conseil, ainsi que les conséquences de chaque choix, avant de trancher définitivement la marche à suivre, en revanche, si tu me laisses t'examiner ... et éventuellement te soigner si nécessaire, ici et pas à l'infirmerie, bien sûr, je trouverai bien un moyen d'obtenir ce qu'il faut à l'infirmerie sans qu'on me pose de questions et ça restera notre petit secret. ♠ Expliquais-je.

Le laisser partir sans rien faire alors qu'il avait l'air au bord des larmes ... Non. Alors je jouais mes cartes une à une en espérant emporter la partie et lui éviter des souffrances inutiles. Je me redressai. ♠ Si tu es soigné, tu finiras ta tâche presque aussi rapidement que si tu n'avais pas la moindre égratignure. Et l'Intendant n'aura pas la moindre occasion de souligner que tu œuvres lentement. ♠ Ajoutais-je, le laissant bien intégrer mes paroles et réfléchir à sa décision.

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**♣ Date de naissance :** 01/05/1245

Il semblait que mon inquiétude soit vaine, que malgré son importance dans la hiérarchie, la Dame Dorée en face de moi était à même de comprendre mes réticences à abandonner mon poste.

♠ Qui a dit que l'Intendant serait mis au courant ? ♠

Voilà qui me rassurait. Mais je savais pourtant que si en m'examinant, la Dame devait juger mon état trop préoccupant, je serais envoyé à l'infirmerie immédiatement, même si elle devait trouver quelqu'un pour me porter pour ce faire.
Et son dernier argument enleva l'affaire :

♠Si tu es soigné, tu finiras ta tâche presque aussi rapidement que si tu n'avais pas la moindre égratignure. Et l'Intendant n'aura pas la moindre occasion de souligner que tu œuvres lentement. ♠

Et c'est avec un soupir, tant de satisfaction à abandonner mon destin dans des mains qui semblaient savoir qu'en faire que de dépit à devoir interrompre ma tâche, même si j'espérais que ce soit le plus brièvement possible, que je déposais mon panier de brandons.
Je fis, de ma main valide, un geste que j'espérais négligent vers mon genou et ma cheville.

En fait, tout à l'heure, je me suis tordu la jambe en voulant éviter une gouttière, et j'ai mal à ma cheville et à mon genou. Je me les suis tordu tous les deux, et en plus mon genou s'est cogné ...

J'attendais de voir comment la Dame comptait intervenir, pour mesurer la confiance que je pouvais lui faire, avant de me décider à lui parler de mon épaule.

**♣ Date de naissance :** 05/03/1233

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Je restais humaine, après tout, quel que soit mon rang, quelles que soient mes fonctions. Mais, surtout, sans doute, j’avais pour principe de ne jamais froisser les gens directement, de les offusquer ou de les rendre méfiants par mes propos ou mes actes. Il fallait rester posé, calme et accessible, assez doux pour être écouté, assez ferme pour être obéi. Cette alchimie instable nécessitait un certain contrôle de soi et un art du bluff à continuellement cultiver. Ici, si je ne feignais pas mon intérêt et mon inquiétude pour ce garçon, je n’avais aucune idée de la gravité de sa blessure donc je priai la « chance » d’être avec moi …

Adressant à Lÿonel un sourire encourageant, je jetai un œil autour de moi, tant pour vérifier s’il y avait quelqu’un aux alentours que pour éventuellement remarquer une surface propice à faire asseoir le Candidat. ♠ En fait, tout à l'heure, je me suis tordu la jambe en voulant éviter une gouttière, et j'ai mal à ma cheville et à mon genou. Je me les suis tordu tous les deux, et en plus mon genou s'est cogné ... ♠ Je vois. Avant toute chose, est-ce que tu peux enlever ta botte et soulever ta jambe de pantalon, que j’examine ça ? ♠ Demandais-je posément. Bon, j’espérais que ça ne serait qu’une foulure du premier degré, comme le laissait penser la raideur dans les mouvements, raideur qui ne semblait toutefois pas empêcher le garçon de bouger sa jambe. ♠ Visiblement, il n’y a pas de quoi te poser donc tu t’appuieras sur moi le temps d’enlever ta botte, si tu veux bien. ♠ Demandais-je. C’était bien une injonction. Sereine, douce, mais claire et nette. Il n’y avait pas d’autres possibilités, à part retourner dans un lieu plus « civilisé » ce qui, là, aurait compromis toute chance de soigner Lÿonel sans le braquer. ♠ Une chose à savoir ... Tu me diras exactement où tu as mal et le degré de la douleur. Sois franc avec moi et je ferai de mon mieux pour que tu puisses terminer la tâche qui t’es assignée. J’irai aussi chercher de quoi bander ta cheville. Mais – parce qu’il y en a un, de mais -, tu dois me promettre de ne pas forcer, quel que soit le diagnostic posé. ♠ Prévins-je directement pour éviter tout malentendu. Autant jouer la carte de la franchise sur fond de connivence, c’est sûrement ce qui fonctionnerait le mieux. ♠ Quelles sont tes corvées de demain ? ♠ Toujours avoir un coup d’avance …

Je le laissai ensuite s’appuyer sur mon bras plié approché de lui ou mon épaule, m’étant baissée à sa hauteur pour qu’il puisse se maintenir à sa guise. A moins qu’il ne préfère que je l’aide plus directement à ôter sa botte mais, ça, je lui laissais le soin de me l’indiquer.

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**♣ Date de naissance :** 01/05/1245

Je finis par comprendre, d'un seul coup, le comportement de la Dame à mon égard. Je venais d'avoir un flash, une image de ma mère essayant d'amadouer un des coureurs tirant la roulotte, rendu rétif par l'orage.
La situation me surprit tellement que je ne pus retenir un petit rire. Je me rendis aussitôt compte de mon impolitesse et me senti obligé de m'expliquer.

Pardon, ma Dame, mais, je vous parais tellement sauvageon, que pour me dompter, vous me parliez comme à une petite bête prête à s'enfuir au moindre bruit trop fort, au moindre geste trop vif ?
Je suis désolé, je ne voulais pas vous manquer de respect, mais je sais aussi obéir aux ordres, et on a commencé à m'enseigner les règles et la connaissance des rangs de la hiérarchie du Weyr.
Quand à m'appuyer sur vous, d'une part je n'oserais pas, d'autre part, mon épaule ne me le permettra pas !

Et avant que la Dame ne me pose plus de question, sans cérémonie, je m'assis par terre pour ôter ma botte, sans me demander même si je pourrais la remettre ensuite, ce dont j'étais rien moins que sûr, et retrousser la jambe de mon pantalon au dessus de mon genou douloureux.

♠ Une chose à savoir ... Tu me diras exactement où tu as mal et le degré de la douleur. Sois franc avec moi et je ferai de mon mieux pour que tu puisses terminer la tâche qui t’es assignée. J’irai aussi chercher de quoi bander ta cheville. Mais – parce qu’il y en a un, de mais -, tu dois me promettre de ne pas forcer, quel que soit le diagnostic posé ... Quelles sont tes corvées de demain ?♠

Je dus avoir un sourire crispé, en tendant mon pied vers elle, car je savais que même si moi, je ne voyais pas grand chose d'anormal à ma cheville, la douleur devait bien venir de quelque part, d'une manière qui ne devrait pas avoir de secret pour une guérisseuse. Mon genou, lui, avait commencé à gonfler, d'une façon que même moi je pouvais trouver alarmante. Quand à mon épaule, une fois assis sur le sol, l'avant bras posé sur la cuisse, la douleur était devenue plus tolérable.

Je vais faire de mon mieux ... Quand à mes corvées de demain, je suis au nettoyage du dortoir des Candidats, et des parties communes, je crois, le réfectoire...

**♣ Date de naissance :** 05/03/1233

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M’efforçant de rester accessible et aimable envers ce Candidat que je ne connaissais pas, j’eus une légère crispation en l’entendant rire sans raison. Qu’y avait-il de drôle dans mes propos ? Oscillant entre l’irritation et l’agacement, je m’astreignis à recouvrer ma neutralité en posant mon regard chocolat sur lui, espérant comprendre la raison de sa soudaine hilarité. S’était-il comporté d’une semblable manière envers la Dame Dorée qui l’avait accueilli à son arrivée ici ? ♠ Pardon, ma Dame, mais, je vous parais tellement sauvageon, que pour me dompter, vous me parliez comme à une petite bête prête à s'enfuir au moindre bruit trop fort, au moindre geste trop vif ? ♠ Je fronçai les sourcils, appréciant relativement peu qu’on prenne mes attentions pour de la condescendance. J’étais seule juge du ton dont j’agrémentais mes paroles et je soutenais mordicus que je n’enrobais cette fois mes dires ni de compassion excessive ni de prévenance exagérée. ♠ Si tu préfères la rudesse aux égards, c’est aussi parfaitement possible, jeune Lÿonel. ♠ Répondis-je d’une voix si détachée qu’elle collait à merveille à l’attitude de celle qui ne tarderait pas à refiler le « paquet » à l’Intendant, qu’il tranche lui-même le cas du garçon. ♠ Je suis désolé, je ne voulais pas vous manquer de respect, mais je sais aussi obéir aux ordres, et on a commencé à m'enseigner les règles et la connaissance des rangs de la hiérarchie du Weyr. ♠ Obéir à un ordre est une chose. Le comprendre et l’accepter, une autre. Je n’aime guère être obéie par simple égard aux nœuds sur mon épaule … ♠ Soulignais-je d’une voix ferme.

Non, suivre aveuglément les directives était un signe de faiblesse comme le fait de n’agir qu’à sa guise sans tenir compte des règles relevait de la bêtise. J’aimais qu’on approuve mes conseils et qu’on les suive pour leur bienfondé, pas parce que Varanth et moi étions au sommet de la pyramide. Même si ma position me convenait merveilleusement bien. ♠ Quand à m'appuyer sur vous, d'une part je n'oserais pas, d'autre part, mon épaule ne me le permettra pas ! ♠ Toucher une Dame Dorée provoque de l’urticaire ? ♠ Ironisais-je. Je lui proposais de s’appuyer, il n’en avait pas pris la liberté de son propre chef, alors où était le mal ? Pensait-il sincèrement que j’allais le manger ? Ou que ça serait me manquer de respect ? Qui donc lui apprenait la hiérarchie dans ce Weyr pour que cet enfant confonde respect et crainte ?

Lÿonel désormais assis, mon regard perçant se posa ensuite sur son épaule et je l’interrogeai. ♠ Ton épaule ? Explique-moi ça. ♠ Fis-je, plus directe qu’au départ puisqu’il semblait plus à l’aise avec des ordres. Néanmoins, je n’étais ni sèche ni désagréable. Juste professionnellement plus engagée et émotionnellement moins impliquée.

Je m’accroupis élégamment pour observer sa jambe, mon examen commençant par son genou. Bien qu’avant tout je le questionnai sur ses tâches du lendemain … ♠ Je vais faire de mon mieux ... Quand à mes corvées de demain, je suis au nettoyage du dortoir des Candidats, et des parties communes, je crois, le réfectoire... ♠ Mmmm, je pense que trouver une bonne excuse pour te changer d’affectation me paraît nécessaire. Je dois bien pouvoir donner un quelconque travail à un Candidat qui requerrait sa présence auprès de moi la journée durant … ♠ Constatais-je, effleurant du bout des doigts le genou gonflé du garçon. Il faudrait immobiliser un certain temps. ♠ Dis-moi, tu es tombé il y a combien de temps, environ ? ♠ Parce que si le genou avait gonflé rapidement, ce n’était pas bon signe. Du tout.

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**♣ Date de naissance :** 01/05/1245

Je me rendais bien compte que j'aurais mieux fait de me mordre la langue que de parler avec la même franchise que ma mère exigeait de moi. J'avais pu observer la légère crispation, le froncement de sourcil, et même si la voix de la Dame n'avait pas vraiment fraichi, je pouvais y déceler une sécheresse naissante.

♠ Si tu préfères la rudesse aux égards, c’est aussi parfaitement possible, jeune Lÿonel ... Obéir à un ordre est une chose. Le comprendre et l’accepter, une autre. Je n’aime guère être obéie par simple égard aux nœuds sur mon épaule … ♠

La soudaine fermeté du ton me donnait à comprendre que si ma remarque avait été bien entendue, elle était loin d'être acceptée, et me laissait à choisir entre une possible susceptibilité de la Dame et un réelle, bien qu'involontaire, impolitesse de ma part.

♠ Toucher une Dame Dorée provoque de l’urticaire ? ♠

Entre l'algarade et la méprise, alors que j'enlevai ma botte, je ne pus que marmonner un bien faible Mes excuses, Dame ... quand l'information que j'espérais avoir fait oublier me ressurgit en pleine face :

♠ Ton épaule ? Explique-moi ça. ♠

C'est que ... j'ai trébuché, je suis tombé tête la première droit vers la gouttière ... et pour sauver le panier de brandon sans passer moi même par le trou, je n'avais pas beaucoup de choix. C'est là que mon genou s'est tordu, avant de frapper le sol. Vu le sens de ma chute, et comme je ne pouvais pas lâcher le panier j'ai du utiliser mon épaule comme pivot contre l'angle du mur pour retomber loin du trou, et j'ai tout sauvé ... enfin, presque tout. Depuis, mon bras me semble juste de plus en plus lourd.

Il me semblait que son examen avançant, la Dame se détendait petit à petit, comme si la bêtise de mon franc parler une fois soulignée, elle considérait qu'il n'y avait plus à y revenir. Sa palpation de mon genou me mettait des étoiles devant les yeux, et j'avais la désagréable impression que sa voix venait de plus en plus loin quand elle m'interrogeait sur le temps passé depuis l'incident.

Et bien ... ça doit faire ... huit ... non, neuf braseros de ça, je pense que ça fait plus d'une heure, mais moins de deux ...

Il me semblait que ma bouche s'emplissait de poussière, comme si j'avais mâché un morceau de vieux cuir. Le couloir se faisait aussi de plus en plus sombre, j'espérais que les brandons ne s'éteignaient pas, je serais dans une bien mauvaise situation, sinon ...

Sujet: Re: Prudence est mère de sûreté